Belgique: remous autour de la nomination du nouvel évêque de Namur (220391)
28 prêtres réagissent publiquement: «La Curie romaine
poursuit sa politique de mise sous tutelle des Eglises locales»
Belgique, 22mars(APIC) La nomination le 7 février de l’abbé André Léonard
comme évêque de Namur pour succéder à Mgr Robert-Joseph Mathen provoque des
remous en Belgique. 28 prêtres de l’arrondissement d’Arlon, qui représentent 80% du clergé de ce même arrondissement, réagissent à travers une déclaration publiée vendredi. Aux yeux des signataires, «en désignant l’abbé
Léonard au mépris des consultations préalables, la Curie romaine poursuit
sa politique de mise sous tutelle des Eglises locales, dans la foulée des
récentes nominations épiscopales de Recife (Brésil), Cologne, Salzbourg,
Vienne, Coire et ailleurs».
Selon les normes du droit canonique concernant le choix d’un nouvel évêque, le nonce apostolique a procédé en son temps aux consultations d’usage
auprès de différentes instances: Conférence des évêques de Belgique, et,
dans le diocèse de Namur, Conseil épiscopal, Conseil presbytéral, Conseils
pastoraux des deux provinces de Namur et Luxembourg, doyens, chanoines,
etc. «Des pistes claires se dessinaient. Il n’en a été tenu aucun compte»,
affirment les prêtres de la région d’Arlon.
A deux reprises, ces prêtres avaient fait part au nonce apostolique à
Bruxelles de leurs inquiétudes et de leurs espérances concernant la désignation du successeur de Mgr Mathen à la tête du diocèse de Namur. Et c’est
«en l’absence de toute forme de réponse» qu’ils ont décidé de s’exprimer
publiquement.
Les prêtres des doyennés d’Arlon, de Martelange et de Messancy laissent
d’ailleurs entendre que leur inquiétude a des «faces multiples» qu’ils ne
peuvent détailler en quelques lignes. Ils soulignent que «les prédécesseurs
de l’abbé Léonard, Mgr Charue, Mgr Musty, Mgr Mathen furent de grands évêques conciliaires. Ils ont résolument engagé le diocèse dans la ligne d’une
Eglise, Peuple de Dieu, où laïcs, religieuses, religieux, diacres, prêtres
et évêques étaient appelés à la coresponsabilité de par le sacerdoce commun
de leur baptême. Dans cette optique, l’Assemblée diocésaine de Nassogne, en
1985, avait précisé les orientations et suscité des engagements. Qu’en sera-t-il désormais?»
«Nous voulons espérer, concluent les prêtres signataires, que le nouvel
évêque entrera résolument dans un dialogue franc et efficace avec tous les
lieux responsables de parole, de partage, de débat et d’action afin que
ceux-ci ne s’enferment pas dans une lassitude résignée et en silence complice». (apic/cip/pr)