de l’Orient chrétien Grégoire Palamas
Belgique: thèse consacrée au théologien (171091)
Louvain-la-Neuve, 17octobre(APIC) Un des théologiens orthodoxes les plus
fameux, Grégoire Palamas, moine du Mont Athos mort en 1359, vient de faire
l’objet d’une thèse de doctorat en théologie à Louvain-la-Neuve (Belgique).
Le Père Jacques Lison, dominicain, s’est spécialement attaché à la pensée
du théologien orthodoxe sur l’Esprit Saint: une contribution essentielle au
dialogue oecuménique entre catholiques et orthodoxes.
Grégoire Palamas, moine du Mont Athos puis archevêque de Thessalonique,
est considéré comme le théologien le plus important à prendre en compte par
les chrétiens d’Occident pour le dialogue avec leurs frères orientaux. Les
chrétiens orthodoxes, en effet, reconnaissent en lui le saint Père qui synthétisa et préserva la Tradition orthodoxe en formulant la doctrine de
«l’hésychasme», voie fondamentale de la spiritualité orthodoxe fondée sur
la contemplation et l’invocation répétée du nom de Jésus.
Le Père Lison a d’abord cherché, en tant que catholique, à «découvrir
avec sympathie» un théologien orthodoxe qui s’est préoccupé de mieux comprendre les relations en Dieu et les rôles respectifs du Père, du Fils et
de l’Esprit Saint. Une manière de rendre justice à un auteur ancien, dont
les réflexions sur les «énergies» divines ou manifestations d’activité de
la part de Dieu sont parfois encore jugées avec sévérité en Occident.
Pour dégager la pensée de Grégoire Palamas d’un étroit contexte polémique, le Père Lison s’est arrêté à un thème privilégié dans les écrits du
célèbre moine du Mont Athos: à savoir le rôle, le don et l’expérience de
l’Esprit Saint depuis la première Pentecôte chrétienne. Dans son étude, le
domimicain montre qu’aux yeux de Grégoire Palamas, le rôle de l’Esprit
Saint est intimement lié au rôle du Christ. Il aborde ensuite la manière
dont le théologien orthodoxe a envisagé la venue de l’Esprit sur les disciples du Christ, leur participation à la vie de l’Esprit et les fruits que
cette expérience, enrichie par les sacrements, entraîne dans leur propre
existence.
Une première
Cette nouvelle thèse de doctorat est la première à suivre les traces de
l’Esprit dans les oeuvres de Grégoire Palamas. Elle a conduit le Père Lison
à explorer divers aspects encore peu étudiés de la pensée du théologien
grec.
«Notre but, écrit le religieux dominicain à propos de sa thèse, était
moins de constituer une anthologie que d’élucider la cohérence propre à
l’auteur. Que l’aspect polémique de sa pensée ait finalement pris plus de
place que prévu dans l’exposé résulte de ce que Palamas lui-même avait été
acculé à argumenter abondamment sur la question restreinte des énergies divines». Pour le Père Lison, l’argumentation polémique de Palamas révèle
aussi ce qu’engageait pour lui le débat: il s’agissait de sauvegarder des
découvertes théologiques essentielles sur la Trinité et sur le salut offert
à l’homme dans la communion au Dieu trinitaire.
Au terme de son étude, Jacques Lison laisse deviner son bonheur d’avoir
découvert, dans l’oeuvre de Grégoire Palamas, non seulement «une vision
théologique, selon une autre tradition», mais aussi une pensée «qui exprime
la même foi que celle de l’Occident et dont la différence contribue à notre
catholicité».
Pour cette thèse de doctorat, qui avait pour promoteur le professeur A.
de Halleux, le Père Lison a obtenu la grande distinction. En attendant la
publication officielle, la dissertation est provisoirement éditée sous la
forme d’un mémoire dactylographié en 2 volumes (530 pages) sous le titre
«L’Esprit répandu. La pneumatologie de Grégoire Palamas». (apic/cip/pr)