Syrie: Les conflits religieux sont inexistants et les minorités religieuses sont respectées, estime le patriarche de Moscou

Belle harmonie entre les camarades russes et syriens

Damas, 15 novembre 2011 (Apic) Le patriarche de Moscou Cyrille Ier et le Grand mufti de Syrie Ahmad Badreddin se rencontreront le 20 novembre 2011, à Damas, afin de discuter des principaux enjeux du dialogue islamo-orthodoxe, dont la lutte contre l’extrémisme par l’éducation religieuse et la morale, a rapporté l’agence russe Interfax, le 14 novembre.

«La Syrie est un pays où orthodoxes et musulmans vivent en paix et où le niveau de tolérance dans la société est élevé, où les conflits religieux sont inexistants et où l’Etat respecte les droits des minorités religieuses», a déclaré le patriarche Cyrille Ier, à l’occasion d’une visite en Syrie.

«Je suis alarmé par ce qui se passe au Moyen-Orient et en Afrique du Nord. Nous sommes très préoccupés par la persécution des chrétiens dans les pays où des changements radicaux ont eu lieu. A la lumière de ces événements, j’aimerais souligner la coexistence pacifique des religions en Syrie. Elle est sans aucun doute une réalisation de votre pays et de votre société, une réalisation commune des musulmans et des chrétiens orthodoxes», a-t-il ajouté.

Un facteur d’harmonie et de paix

Le primat de l’Eglise orthodoxe s’est dit confiant que le développement des relations entre les musulmans de Syrie et de Russie et le dialogue entre les musulmans et les chrétiens orthodoxes puisse être un important facteur d’harmonie des religions et de paix.

«Nous sommes bien sûr tous préoccupés par l’extrémisme religieux, dont l’une des causes est le manque d’éducation religieuse chez les jeunes. Les gens ne connaissent pas si bien leur foi, leur perception de la religion n’a pas de base intellectuelle. Ils sont donc facilement séduits par divers appels qui ne trouvent pas leur origine dans les fondements de la foi», a souligné Cyrille Ier.

L’Eglise orthodoxe russe s’est prononcée en faveur de l’introduction de cours de religion dans les écoles parce qu’il existe un besoin de donner une connaissance authentique des traditions orthodoxes aux orthodoxes et une connaissance des traditions musulmanes aux musulmans, afin d’éviter toute interprétation extrémiste des religions.»

Pour Cyrille Ier, la seconde question que rencontrent les croyants orthodoxes et les musulmans est la situation morale de l’Homme moderne. Cela inclut la question de la jeunesse, du mariage, de l’étique personnelle et familiale. «En Syrie, les chrétiens orthodoxes et les musulmans ont beaucoup de choses en commun. Ils défendent un style de vie qui permet aux gens de renforcer leur moralité», a conclu le patriarche de Moscou, ajoutant que cette question est l’un des principaux enjeux du dialogue islamo-orthodoxe.

Rencontre avec Bachar Al Assad

Le 13 novembre, le président syrien Bachar Al Assad a rendu hommage à la Russie pour son soutien, à l’occasion d’une rencontre avec le primat orthodoxe russe, rapporte l’agence officielle syrienne Sana. Bachar Al Assad lui a alors exprimé «son estime», ainsi qu’au peuple et aux autorités russes «qui se sont placées au côté du peuple syrien», soulignant l’importance des «relations historiques entre les deux pays amis».

La position de l’Eglise orthodoxe russe s’inscrit dans le droit fil de Moscou, allié traditionnel de la Syrie depuis la période soviétique. Au mois d’octobre, le président Dmitri Medvedev avait toutefois pressé le président syrien d’accepter des réformes ou de démissionner. La Russie s’oppose néanmoins à toute résolution du Conseil de sécurité de l’ONU imposant des sanctions. Elle insiste sur la nécessité du dialogue et fait porter une part de la responsabilité des violences sur l’opposition elle-même. (apic/interfax/ag/nd)

15 novembre 2011 | 17:18
par webmaster@kath.ch
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