Volontaire au Jubilé, une expérience riche de rencontres
Livia, une Romaine de 18 ans, travaille depuis quelques mois comme volontaire à l’InfoPoint du Jubilé, qui se déroule depuis décembre 2024 dans la Ville éternelle. Une expérience au service des pèlerins dont la rencontre avec l’autre constitue la principale richesse.
Raphaël Zbinden, envoyé spécial à Rome
Lors du Jubilé des jeunes, du 28 juillet au 2 août 2025 à Rome, cath.ch a pu rencontrer la jeune Romaine Livia Ianuccelli, qui travaille comme volontaire à l’InfoPoint, la structure qui aiguille les pèlerins sur place. Une tâche qui peut s’avérer prenante alors qu’à l’occasion de l’Année sainte des dizaines de millions de pèlerins sont déjà passés sur les bords du Tibre.
En quoi consiste précisément votre travail?
Livia Ianuccelli: Mon rôle est de conseiller les pèlerins qui arrivent en ville, de répondre à leurs questions, de les aider à régler leurs éventuels problèmes. Je suis d’habitude derrière mon bureau du début d’après-midi jusqu’à 19h30, mais je travaille aussi parfois toute la journée.
Quelles sont les principales préoccupations des pèlerins?
Ils viennent surtout se renseigner sur les possibilités de logement. Il y a aussi beaucoup de demandes concernant les applications du Jubilé et les offres en lien. Il arrive assez souvent qu’ils aient des questions sur le fonctionnement des applications, où pour régler un dysfonctionnement.
Ce travail vous plaît-il?
Énormément. C’est une expérience incroyable que je recommanderais spécialement aux jeunes, car elle offre une multitude d’opportunités. On peut notamment y rencontrer beaucoup d’autres jeunes, car la plupart des bénévoles ont entre 18 et 25 ans. Mais c’est aussi un travail très formateur. Je remarque que depuis que je le fais, j’ai amélioré mes compétences dans de nombreux domaines très différents. Des compétences qui me serviront sans nul doute dans mon parcours professionnel.
De quelles compétences parlez-vous?
Tout d’abord des compétences linguistiques. Suivant celles que nous avons déjà, nous nous voyons attribuer des postes avec les langues les plus répandues, telles que l’anglais, l’espagnol, le portugais, le français… Je suis au guichet anglophone. C’est la langue étrangère que je maîtrise le mieux car j’ai notamment fait des cours en ligne proposés par l’Université de Cambridge. Je peux aussi être demandée pour le français, même si je maîtrise moins cette langue. Depuis que j’ai commencé ce travail, je constate que mon niveau d’anglais s’est nettement amélioré.

Et au-delà de l’aspect linguistique?
Des compétences peuvent être développées dans de multiples autres domaines. Par exemple, des personnes arrivent qui ne parlent aucune des langues proposées. Il faut alors trouver avec elles des façons de communiquer. À de tels moments, on doit faire preuve d’inventivité, de réactivité et être, comme on dit en anglais, «solution oriented».
Au-delà, on développe certainement des aptitudes psychologiques. Il s’agit parfois de traiter avec des personnes qui ne sont pas satisfaites et qui peuvent être vindicatives. Il faut alors non seulement rester calme et concentré, mais aussi avoir de la compréhension. Se dire qu’il n’est pas toujours facile d’être pèlerin, car le voyage peut être stressant et fatiguant.
Comment est l’ambiance chez les volontaires du Jubilé?
Vraiment très bonne. Tout le monde se soutient et collabore très bien. Il y a une grande tolérance. Je sais que si j’ai besoin de faire une pause, personne ne va me crier dessus et que je trouverai facilement quelqu’un pour me remplacer. Il y a beaucoup de bienveillance et pas du tout d’esprit de compétition ou de rivalité.
«Je dirais que ce qui me soutient le plus, ce sont les rencontres, autant avec mes collègues qu’avec les pèlerins.»
La foi a-t-elle été une motivation pour ce poste?
En fait non. J’ai été baptisée, mais je ne suis pas intéressée par la religion. Parmi les bénévoles, il y a beaucoup de personnes qui sont motivées par leur foi, et d’autres non. C’est très diversifié, mais il n’y a pas de jugement. Pour moi, la paie que nous percevons, qui est au niveau du salaire minimal italien, est bien sûr toujours intéressante quand on est étudiant. Et la possibilité de développer des compétences, comme je l’ai dit, a été une de mes principales motivations. Mais maintenant que j’ai commencé, je dirais que ce qui me soutient le plus, ce sont les rencontres, autant avec mes collègues qu’avec les pèlerins.
«Cela me permet de voyager tout en restant derrière mon guichet.»
Que vous apporte le contact avec les pèlerins?
J’adore voyager, découvrir d’autres pays et d’autres cultures. Je trouve cela très enrichissant. Et à ce poste, j’ai quotidiennement l’occasion de parler avec des personnes venant du monde entier, avec beaucoup de sourires à la clé. Cela me permet de voyager tout en restant derrière mon guichet. (cath.ch/rz)