Bénin: un monastère de moine cisterciens pas comme les autres (140489)

Cotonou, 14avril(APIC) En plein centre du Bénin, Etat d’Afrique occidentale, à deux kilomètres du village de Sanson, dans le diocèse de Parakou,

le nouveau venu dans les lieux découvre un autre petit village. C’est celui

des moines cisterciens. Ils sont 11, dont 5 Béninois; leur supérieur est le

Père Charles.

Un petit village? Il s’agit en réalité du monastère des religieux. Un

monastère pas du tout construit selon l’architecture habituelle des maisons

de vie de cloître. Et même s’il ne ressemble pas tout à fait aux villages

des environs, on y vit dans le même esprit. Le monastère est constitué

d’une quinzaine de maisons parmi lesquelles l’une d’elles est réservée à

l’hôte en visite pour une nuit. En face, l’église s’impose par sa majesté:

elle est au centre de la vie monastique, avec ses deux parties situées de

part et d’autre de l’autel. L’une est réservée aux moines en vue de leur

rencontre avec le Seigneur sept fois par jour, l’autre étant réservée aux

fidèles.

Dans cette région du Bénin qui depuis quelques années connaît une grande

migration des populations venant du nord-ouest du pays, les moines cisterciens ont voulu réaliser ici l’inculturation de la vie monastique dans

l’érection et la présentation de leurs maisons. Le Concile Vatican II a

donné le ton et l’inspiration qui a permis de tout changer et d’éviter aux

religieux d’implanter un monastère qui aurait été un «corps étranger» dans

un tel milieux rural habité en majorité par les Baatoonu.

Dans le sens des traditions de l’Afrique

Les moines cisterciens entretiennent avec toutes ces populations des relations d’échange, une des pierres de touche des traditions africaines. Ils

n’ont comme travailleurs que deux Peuls. Ceux-ci sont des salariés

rémunérés pour garder le troupeau du couvent. Relations d’échange, disionsnous? Les moines rendent des services d’ordre divers aux villageois à leur

demande à condition que ces derniers fournissent une part d’effort: creusement de puits, construction d’écoles et de dispensaires, initiation à la

culture attelée. Il n’existe aucune forme de rémunération de ces services.

Ce mode de travail aide les villageois à prendre en charge leur propre

développement. Il maintient entre les moines et les populations locales de

bonnes relations, qui ne sont pas des relations de type employeur-employé

mais de bon voisinage, telles qu’elles existent dans l’Afrique traditionnelle, ou l’argent n’intervenait pas et ou seuls comptaient les échanges.

Un des aspects de l’inculturation de la vie monastique est justement la

promotion du sens de la solidarité. Dans ce cadre, la tâche de tous les

moines cisterciens en Afrique – répartis dans quinze monastères – est prophétique vu la place et l’importance des milieux ruraux dans le continent

africain. (apic/dia/pr)

14 avril 1989 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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