Soupçonnés de partager les vues de Hani Ramadan
Berne refuse le permis à deux religieux musulmans
Berne, 12 octobre 2004 (Apic) L’office fédéral de l’immigration a refusé d’accorder un permis de travail à un imam et à son aide, engagés par le Centre islamique de Genève. L’islam rigoriste défendu par Hani Ramadan, le directeur de l’institution, qui a justifié la lapidation des femmes adultères, a motivé la décision de Berne.
L’information, révélée par la «NZZ am Sonntag», a été confirmée par le vice- directeur de l’Office fédéral de l’immigration, Mario Gattiker. «Nous avons craint un problème d’intégration», a expliqué le fonctionnaire. L’imam turc et son auxiliaire sénégalais se sont vus signifier l’interdiction en mai 2004.
Le Centre islamique de Genève a fait appel contre cette décision. Le recours est actuellement examiné en haut lieu au sein du Département fédéral de justice et police (DFJP). Les recourants n’ont pas la possibilité de saisir les tribunaux, a fait remarquer le vice-directeur de l’Office fédéral de l’immigration.
L’administration fédérale a eu le dernier mot
Le canton de Genève avait pourtant émis un préavis favorable concernant les deux personnes engagées par le Centre islamique de Genève. Les responsables religieux en question n’étant pas ressortissants européens, l’administration fédérale a eu cependant son mot à dire et a mis son veto.
Les positions de Hani Ramadan posent problème, a indiqué le vice-directeur de l’Office fédéral de l’immigration. Le directeur du Centre islamique de Genève avait notamment été au centre d’une polémique en 2002. Il avait publié une tribune libre dans «Le Monde» intitulée «La Charia incomprise» qui justifiait la lapidation de la femme adultère.
Il est «logique» de croire que les deux personnes que le directeur du Centre islamique de Genève désirait faire venir pensent comme lui, a relevé. Des soupçons d’autant plus fondés qu’il dispose «d’un grand pouvoir» au sein de l’institution dont il détient les rênes. (apic/nzz/vb)