Bethléem: Témoignage de Frère Jack Curran, de l’Université catholique de Bethléem

La «vie» derrière le «mur d’apartheid» israélien

Bethléem, 20 mai 2005 (Apic) Alors que les cours sont déjà terminés à l’Université de Bethléem, les examens finaux sont en préparation pour le début juin, à une date plus précoce que d’habitude étant donné l’absence de couvre-feu et de fermeture ce semestre, se réjouit le Frère Jack Curran. Mais à moins d’un kilomètre de là, les Israéliens achèvent leur haut «mur de séparation», connu sur place comme «le mur d’apartheid» ou le «mur de la prison», témoigne-t-il.

Ce mur inclut des tours pour des tireurs d’élite et fait ressembler la ville sainte à une sorte de prison fédérale américaine, voire un camp de concentration. «Et nous, évidemment, nous sommes du ’mauvais côté’ de ce mur de prison. Et je peux vous le dire, on ne se sent vraiment pas bien de vivre dans une prison», insiste le Frère des Ecoles chrétiennes, qui occupe la fonction de vice-président pour le développement à l’Université de Bethléem. Frère Jack est également responsable des relations publiques, de la collecte des fonds et des relations internationales.

Le mur à l’origine de «dures et injustes réalités»

Frère Jack Curran dénonce les dures et injustes réalités que provoque ce mur, en complète opposition à la joie et à l’espoir que l’on rencontre parmi les étudiants sur le campus de l’Université. «Ce campus représente pour eux comme une ’oasis’, une place de calme et de rafraîchissement au milieu du chaos, de la faim et de la soif pour la paix et la justice autour de nous; pour moi, ces étudiants sont une formidable source d’espoir!», lance Frère Jack Curran.

Mais le Frère des Ecoles chrétiennes relève le contraste entre la vie des étudiants sur le campus de l’Université et la vie à l’extérieur, qui est terriblement pénible: à la fin de la journée, quand les étudiants doivent retourner à la maison, c’est là qu’ils retrouvent la réalité de l’occupation, avec une liberté de mouvement limitée à quelques kilomètres carrés par le mur de séparation, incapables de visiter des amis ou de la famille à seulement 5 kilomètres de distance, à Jérusalem. Sans compter qu’ils ne peuvent en principe pas se rendre en pèlerinage en Galilée ou à Nazareth, «incapables qu’ils sont de se déplacer au-delà des limites du mur imposé par les Israéliens sans obtenir une ’permission’ des forces militaires d’occupation, incapables d’avoir une vie normale que nous appelons liberté».

Notons que l’Université de Bethléem prendra congé le 30 juin prochain de son président et vice-chancelier, le Frère Vincent Malham. Il aura assuré la présidence de l’Université catholique pendant huit ans et demi. (apic/com/be)

20 mai 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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