La paroisse Notre-Dame se souvient de son passé
Bi-centenaire de la reprise du culte catholique à Lausanne (100292)
Un pèlerinage oecuménique de Lausanne à Assens?
Lausanne, 10 février(APIC) La paroisse Notre-Dame de Lausanne se prépare à
célébrer dans la ferveur, mais sans triomphalisme, le bi-centenaire de la
reprise du culte catholique à Lausanne. En associant les protestants de la
ville et du canton à cet anniversaire. La feuille dominicale de la paroisse
Notre-Dame donne un aperçu des démarches entreprises pour fêter cet événement prévu à l’automne 1992.
Il y a exactement 200 ans – c’était le 24 mars 1792 – arrivait à Lausanne une dame française d’origine allemande. Il s’agissait de la baronne Marie-Eléonore d’Olcah; elle fuyait les troubles de la Révolution française,
accompagnée de son chapelain, l’abbé Gresset. L’arrivée de ces deux personnalités marque un nouveau départ pour le culte catholique dans le pays de
Vaud. Depuis la conquête bernoise en 1536, ce dernier était devenu protestant, à l’exception de 6 villages du district d’Echallens, qui formait
alors un baillage commun des cantons de Berne et de Fribourg. En 1792, grâce aux démarches de la baronne d’Olcah et de l’abbé Gresset, le culte catholique était à nouveau officiellement reconnu à Lausanne par les autorités d’alors, d’abord sous leurs Excellences de Berne, puis sous la République Helvétique (dès 1798) et enfin dans le cadre du nouveau canton (dès
1803).
La paroisse Notre-Dame, au Valentin, qui est la première héritière de
cette histoire bi-centenaire, estime qu’il convient de célébrer cet anniversaire dignement, mais sans triomphalisme, et en y associant les
protestants.
L’abbé Claude Ducarroz, curé de la paroisse, soutenu par le Conseil pastoral et le Conseil de paroisse, a établi les contacts nécessaires pour
fêter cet événement en lui donnant une marque nettement oecuménique. Un
dialogue s’est établi avec les pasteurs Perrin et Piguet, président et membre permanent du Conseil synodal de l’Eglise réformée vaudoise. L’évêque du
diocèse, Mgr Pierre Mamie et son auxiliaire à Lausanne, Mgr Gabriel Bullet,
ont également été contactés, ainsi que les autorités de la ville de Lausanne et du canton de Vaud, qui ont été averties des préparatifs en cours.
Les aspects du bi-centenaire
Les responsables de la préparation du bi-centenaire de la reprise du
culte catholique à Lausanne prévoient trois aspects principaux aux festivités. Pour souligner l’apport fondateur d’une laïque étrangère, la paroisse
Notre-Dame propose d’organiser à Lausanne, dans le cadre de la journée des
peuples (début novembre 1992) une célébration qui mette en valeur la contribution toujours actuelle des immigrés et des réfugiés dans la vie de
l’Eglise et de la société. «Cette fête semble particulièrement opportune à
l’heure de l’Europe, mais aussi de la xénophobie toujours renaissante»,
souligne-t-on dans la paroisse.
Oecuménisme concret
Pour mettre la fête sous le signe de la tolérance et de l’esprit oecuménique, un rassemblement est prévu à Assens (localité située à 12 km au nord
de Lausanne) où se trouve la tombe de la baronne d’Olcah. «Dans ce haut
lieu devenu oecuménique, souligne la feuille paroissiale, nous pourrions
nous retrouver avec nos frères et soeurs de l’Eglise réformée, éventuellement après une marche-pèlerinage venue de Lausanne». Il s’agit là d’une
proposition du pasteur Perrin lui-même. Le Conseil synodal a promis de désigner un partenaire réformé pour l’organisation conjointe de ce rassemblement «dans un esprit fraternel et vraiment oecuménique».
Une basilique à Lausanne?
Enfin pour souligner la fidélité de la baronne à sa foi catholique, malgré de nombreuses difficultés inhérentes aux malheurs du temps, dans un
contexte d’exil, la paroisse souhaiterait que l’église Notre-Dame de Lausanne soit élevée au rang de basilique mineure. Cette question est encore à
l’étude. Les pasteurs protestants consultés estiment qu’il s’agit là d’une
affaire interne à l’Eglise catholique et qu’ils n’ont pas d’objections à
formuler. Selon les responsables de la paroisse, cette élévation de leur
église au rang de basilique mineure voudrait marquer l’importance de cette
histoire bi-centenaire et rappeler que leur église fut un lieu de pèlerinage autrefois. Il existe d’ailleurs en Suisse romande d’autres basiliques.
Celles de Genève et Fribourg sont aussi dédiées à Notre-Dame. (apic/com/ba)