Bien que souffrant, le pape a reçu le président du Paraguay

Malgré un agenda allégé en raison de ses problèmes pulmonaires, le pape François a maintenu la rencontre prévue ce 27 novembre 2023 avec le président du Paraguay, Santiago Peña Palacios. Le pontife argentin s’était rendu en 2015 dans ce pays enclavé au centre de l’Amérique du Sud.

Le pape François a reçu ce lundi matin dans sa résidence Sainte-Marthe le nouveau président du Paraguay, Santiago Peña Palacios, qui a pris ses fonctions le 15 août dernier, après sa victoire lors de l’élection présidentielle du 30 avril. Proche de l’ancien président Horacio Cartes (2013-2018), Santiago Peña Palacios, 45 ans, est issu du Parti Colorado, qui exerce un pouvoir presque hégémonique dans le pays depuis la dictature d’Alfredo Stroessner (1954-1989).

Le président paraguayen, qui s’est entretenu avec le pape durant 25 minutes, lui a offert plusieurs objets d’artisanat local: une crèche réalisée par des indigènes, un poncho, un panier de produits alimentaires typiques du Paraguay, une statue de la Vierge Marie en bois et un chapelet en argent. Le pontife lui a offert, comme c’est la coutume lors des visites de chefs d’État, des volumes reprenant ses principaux textes, ainsi qu’une œuvre d’art en bronze représentant deux mains qui se serrent, avec la représentation d’une femme à l’enfant et d’un bateau de migrants.

Bonnes relations avec Asuncion

Santiago Peña Palacios s’est ensuite rendu au palais apostolique afin de s’entretenir avec le cardinal Pietro Parolin, secrétaire d’État, accompagné par Mgr Paul Richard Gallagher, secrétaire pour les Relations avec les États et les organisations internationales. Les deux parties ont exprimé leur «satisfaction pour les bonnes relations entre le Saint-Siège et la République du Paraguay et la volonté de les renforcer ultérieurement». A aussi été évoqué «le programme du nouveau gouvernement du Paraguay pour lutter contre la pauvreté».

Des thèmes d’intérêt commun ont également été abordés, parmi lesquels «la sauvegarde de l’environnement, la situation des pays de la région et l’engagement pour la paix entre les nations», est-il précisé. Cela lors que l’élection récente du populiste Javier Milei à la tête de l’Argentine risque de bousculer les rapports de force géopolitiques en Amérique latine.

Un pays méprisé?

Le Paraguay, peuplé par plus de sept millions d’habitants, est un pays majoritairement catholique, enclavé entre le Brésil, l’Argentine et la Bolivie. Le pape François a souvent exprimé son affection pour ce pays défavorisé et objet d’un certain mépris de la part de l’Argentine et du Brésil, qui se coalisèrent au XIXe siècle pour exterminer la quasi-totalité de sa population masculine adulte dans le cadre de la guerre de la Triple Alliance (1865-1870). Cette guerre, peu connue dans le reste du monde bien qu’elle ait été considérée par certains historiens comme un génocide, demeure un élément structurant de l’identité paraguayenne face à ses grands voisins.

Le Paraguay, visité par Jean Paul II en 1988 et par François en 2015, a reçu le premier cardinal de son histoire en 2022, lors du consistoire durant lequel le pape a élevé à la pourpre Mgr Adalberto Martínez Flores, archevêque d’Asuncion. Indirectement, le Paraguay est également représenté au sein du Sacré Collège par le cardinal Cristobal López Romero, archevêque de Rabat au Maroc, qui dispose de la double nationalité espagnole et paraguayenne en raison de son passé missionnaire dans ce pays d’Amérique latine. (cath.ch/imedia/cv/rz)