La protestation se radicalise, la grève aussi

Bolivie: La guerre de l’eau se poursuit du côté de La Paz

La Paz, 4 mars 2005 (Apic) Après une assemblée animée, la «Federación de Juntas Vecinales» (Fejuve) de El Alto, localité située à quelques kilomètres de la capitale administrative de la Bolivie, La Paz, a décidé de durcir la grève générale. Une grève qui en est à sa quatrième journée.

Les manifestants, toujours plus nombreux, de El Alto, demandent le départ de la société française qui gère le service d’eau potable des deux villes, indique l’Agence Misna à Rome. L’assemblée a décidé d’intensifier à partir de vendredi les barrages des routes conduisant à El Alto, siège du marché le plus important du pays et du petit aéroport international qui dessert La Paz

Bloquer la circulation de ces voies signifie séparer la capitale administrative des régions centrales et orientales du pays, en créant de graves problèmes à la circulation et à l’économie nationales.

Les syndicats de El Alto veulent que le gouvernement résilie unilatéralement le contrat avec la société Aguas de Illimani, filiale de la société française Suez-Lyonnaise des Eaux, qui gère l’aqueduc local et qui a augmenté les prix de l’eau potable jusqu’à 600% ces dernières années.

Les sociétés étrangères décident, les pauvres trinquent

Après de longues négociations, le gouvernement a décidé de faire siennes les revendications de la population et s’est déclaré disposé à interrompre le rapport avec l’entreprise, mais pas unilatéralement, car il craint d’être traîné devant les tribunaux par la Aguas de Illimani. Mais la situation est demeurée inchangée ces derniers mois avec les syndicats et les paysans locaux sur le pied de guerre.

La majorité des habitants de La Paz et El Alto n’ont aujourd’hui pas la possibilité de faire face à une facture d’eau toujours plus élevée, du moins ceux, et ils sont nombreux, dont les propres maisons et terrains sont alimentés en eau par l’aqueduc public. (apic/misna/pr)