à leur manière la fête nationale

Brésil: 80’000 travailleurs célèbrent (100993)

Les évêques dénoncent les maux qui salisent l’indépendance brésilienne

Aparecida (Brésil), 10septembre(APIC) 80’000 personnes ont répondu à

l’appel de la pastorale ouvrière pour sa VIe «Romaria des travailleurs»

convoquée cette année à Aparecida dans l’Etat de Sao Paulo au Brésil. La

date choisie pour ce grand rassemblement coïncidait avec de la fête nationale du Brésil traditionnellement célébrée le 7 septembre. Les évêques présents ont appuyé les revendications de la foule présente et ont dénoncé

franchement les maux qui dénaturent la véritable indépendance du Brésil.

La foule venue des Etats de Sao Paulo, de Rio de Janeiro, de Minais Gerais et du Espirito Santo, s’est réunie devant l’esplanade du célèbre

sanctuaire marial de «Notre Dame d’Aparecida». De nombreux slogans et une

multitude de banderoles fustigeaient les injustices dont sont victimes les

millions d’ouvriers dans tout le pays.

Mgr Angelico Sandalo Bernardino, évêque-auxiliaire de Sao Paulo, parlant

du sens de cette grande manifestation ouvrière, a commenté: «En ce jour de

fête nationale, il convient de prendre conscience que l’indépendance conquise le 7 septembre 1822 se trouve reniée chaque fois que l’on enlève de

la bouche du peuple le pain nécessaire à sa survie pour payer une dette extérieure qu’il n’a pas contractée lui-même. On renie aussi notre indépendance chaque fois que le sang est injustement répandu, salissant les couleurs joyeuses de notre drapeau national. Notre indépendance est aussi

souillée chaque fois que certains de nos politiciens corrompus restent impunis, provocant notre honte à la face du monde».

La célébration eucharistique a été présidée par Mgr Luciano Mendes de

Almeida, président de la Conférence nationale des évêques du Brésil (CNBB).

Il a rappelé, dans son homélie, que les travailleurs réunis à Aparecida

«annonçaient et symbolisaient la terre promise où tous pourraient vivre

dans la dignité et dans l’aisance économique. Mais pour parvenir à ce but,

la lutte ouvrière doit se poursuivre dans la persévérance et l’unité».

(apic/em/ba)

10 septembre 1993 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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