Et inspiratrice d’une longue série de crimes odieux sur des enfants

Brésil: Nouveau report dans le procès de Valentina Andrade, fondatrice de la secte Lus

Rio, 24 septembre 2003 (Apic) Rebondissement au Brésil, dans l’affaire «Valentina Andrade», avec le nouveau report de l’ouverture du procès de Valentina Andrade, fondatrice de la secte Lus (Lignage supérieur universel), accusée d’être l’inspiratrice de la longue série de crimes perpétrée entre 1989 et 1996 sur 19 enfants d’Altamira (Pará, Amazonie brésilienne).

Lundi, l’accusée a récusé son avocat, Me Artemio Leal, usant ainsi du même prétexte qui lui avait déjà permis de gagner du temps et de se soustraire à la justice. Le procès contre V. Andrade s’est ouvert il y a quelques semaines, 13 ans après les premières terribles violences perpétrées contre J.S.M., 8 ans, enlevé et castré le 2 août 1989.

La défense de l’accusée a été confiée à l’avocat Caludio Toledano Junior, qui a demandé au juge Ronaldo Valle le retrait de vidéocassettes mises dans les actes sur demande de l’accusation la semaine dernière.

Les images, qui montrent des adeptes de Lus en session sont contenues sur trois des quelques 400 cassettes saisies au début des années 90 par la police fédérale au domicile de l’accusée. Avant de répondre aux instances de la défense, le juge Valle a ajourné l’audience au 29 septembre prochain pour respecter les procédures judiciaires.

Le magistrat brésilien a cependant fait comprendre à V. Andrade qu’il n’accepterait plus l’excuse d’un changement continuel de sa défense, soulignant que si cela devait se reproduire, l’avocat du tribunal Marilda Cantal lui serait commis d’office.

L’horreur

Entre 1989 et 1993, dix-neuf enfants âgés de 8 à 13 ans issus de familles modestes d’Altamira (Etat du Pará, 7’000 habitants, près de l’autoroute Transamazonienne) furent enlevés, torturés et mutilés. Neuf d’entre eux furent émasculés et parmi ces derniers, trois seulement survécurent. Cinq autres disparurent et cinq parvinrent à s’échapper.

Lundi, pour la première fois depuis que cette affaire a été rendue publique, un jury de Belém a commencé à examiner les dossiers de cinq des six suspects accusés de tortures sur cinq des enfants.

Le procès a débuté 11 ans après l’ouverture de la seule enquête réalisée sur l’affaire. Quant aux 14 enfants concernés, la volonté d’enquêter n’a pas été suffisante ou bien les preuves n’ont pas été suffisantes.

Six accusés

Les accusés sont au nombre de six: Valentina Andrade, fondatrice d’une obscure secte dénommée Lus (»Lineamento Universal Superior»), deux médecins, Césio Flavio Caldas Brandão et Anizio Ferreira de Souza, un riche commerçant d’Altamira, fils de propriétaires fonciers, Amaílton Madeira Gomes et deux anciens agents de la police militaire, Carlos Alberto dos Santos Lima et Aldenor Ferreira Cardoso, ce dernier étant recherché.

Une longue bataille: familles des victimes pénalisées

En 1997, la première section pénale du Tribunal de l’Etat du Pará, face à un énième recours de la défense, a établi que les conditions nécessaires à l’accusation des suspects étaient réunies et à la fin de l’année 2000, un juge a émis un mandat d’arrêt. Tous ont été arrêtés en 2001, avant d’être libérés sur parole après avoir pris l’engagement de se présenter au tribunal une fois la date du procès fixée.

La défense a ensuite réussi à faire déplacer le siège des débats d’Altamira à Belém, à 770 kilomètres de distance, causant de sérieux problèmes aux familles des victimes. La défense a ensuite obtenu le report du procès du mois de mai au 27 août. Au cours de ces dernières années, les survivants, leurs familles, leurs avocats et divers militants des droits de l’Homme qui les ont assistés ont reçu des menaces de mort ou été intimidés. Les parents ne se sont pas pour autant découragés et ont donné naissance au «Comité de défense des enfants d’Altamira». (apic/misna/pr)

24 septembre 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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