Brésil: Traite des femmes: un «marché» qui fait annuellement des milliers de victimes
Sur le marché du sexe, une Brésiliennes «vaut 15’000 dollars»
Rio, 13 juillet 2004 (Apic) Une photographie de la situation concernant le trafic des êtres humains au Brésil a été diffusée en avril dernier au sein du pays. Sur le marché du sexe, une Brésilienne «vaut quelque 15’000 dollars. Selon les ONG, on accorde plus d’attention au trafic des animaux qu’a celui des êtres humains.
Selon une recherche entreprise dans les Etats de Rio de Janeiro, de San Paolo, de Cearà et Goias, le trafic des femmes fait 5 millions de victimes par an et dans le monde. Cela à des fins d’exploitation sexuelles essentiellement.
Selon le bureau des Nations Unies pour la lutte contre la drogue et le crime c’est une affaire fort lucrative qui rapporte presque 12 milliards de dollars par an. Il s’agit de l’activité criminelle la plus rentable après le trafic de drogue et d’armes.
Le ministère brésilien a décidé d’introduire l’affichage officiel, dans tous les aéroports et toutes les gares de bus, d’un carton portant le numéro de téléphone à appeler pour dénoncer le trafic des personnes. Une mesure inefficace, estiment cependant les organisations non gouvernementales.
Celles-ci dénoncent en outre qu’au Brésil, on accorde plus d’attention au trafic des animaux qu’a celui des êtres humains. Sur le marché du sexe une Brésilienne vaut environ 15’000 dollars. Selon les chiffres de l’Institut latino-américain de promotion et de défense des droits humains (ILADH), quinze pour cent des femmes exploitées en Amérique du Sud proviennent du Brésil.
«Marchés» alimentés
Les Brésiliennes alimentent le marché de la prostitution en Espagne (on compte 20’000 prostituées dans la seule ville de Bilbao), en Allemagne, en Italie, en Suisse, au Portugal, en France, en Israël, en Hollande et au Japon.
Un rapport rédigé par le Centre des études sur les enfants et les adolescent (CECRIA) démontre, avec d’autres ONG, que «l’exportation» de jeunes provenant de l’Amazonie dans les pays frontaliers (Guyane et Venezuela) pour alimenter le marché du sexe est de plus en plus fréquente.
Le rapport trace enfin la carte des 241 routes dans les 20 Etats brésiliens, desquelles 131 sont des routes internationales. En plus du trafic vers l’étranger il y a l’afflux, à l’intérieur du pays, de jeunes arrachés à leurs communautés et portés vers les lieux où la demande est forte, dénoncent enfin les ONG. (apic/misna/pr)