Bruxelles: Lumen Vitae consacre son numéro d’octobre à «l’inculturation de la prière»

Les bouchons rythment davantage la vie que les cloches

Bruxelles, 23 octobre 2001 (APIC) Dans une société où la cloche de l’église ou du monastère rythme moins la vie des travailleurs que les annonces de bouchons sur les routes, la culture de la prière a considérablement changé. D’où le numéro que la revue «Lumen Vitae» vient de consacrer à «l’inculturation de la prière».

Une triple hypothèse de base sous-tend la centaine de pages de ce dossier: la prière chrétienne passe nécessairement par le langage parlé, même si elle ne s’y réduit pas; personne ne peut prier avec les mots d’un autre où il ne retrouverait l’écho sa propre expérience; le langage de la prière est aussi un langage qui s’apprend. Ce dossier international et oecuménique aborde moins les «méthodes» de prière que la prière comme langage fondamental pour se dire devant Dieu tel qu’on est, dans sa propre culture. Ce qui n’exclut pas le croisement avec la culture biblique.

Les auteurs évitent d’ailleurs d’opposer trop vite la culture biblique à la culture d’aujourd’hui. Ingo Baldermann (Allemagne) montre combien les enfants peuvent trouver dans les mots de la bible, même dans les métaphores, le langage adéquat pour exprimer leur besoin de protection comme leur confiance. Chantal Van der Plancke (Bruxelles) a même essayé d’apprivoiser le psautier avec des jeunes. Les paroles fortes des psaumes, voire leurs excès de langage ne sont pas pour déplaire aux adolescents. Quant à dire tout ça à Dieu, ils hésitent, comme si Dieu n’aimait pas leur soif d’authenticité. Ceci révèle les a priori tenaces que doit surmonter aujourd’hui l’apprentissage de la prière, notent Bernard Ghislain et Alix Tumba, à partir de leur expérience d’animateurs de récollections pour jeunes à Bonne-Espérance (diocèse de Tournai). A leurs yeux, ce sont moins les mots de la prière qui posent problème aux jeunes que sa forme et l’espace qui lui est ouvert dans la vie.

Prier en ville, comme le prophète Jonas

Trois auteurs abordent l’expérience de la prière dans un contexte particulier. Jean-Luc Blanpain (Bruxelles) s’est laissé enseigner par le prophète Jonas pour prier en ville. Jean-François Catalan (France) répond à la difficile question de la prière: est-elle possible en situation de dépression et à quelles conditions le cri de révolte ou de désespoir peut-il devenir un cri d’appel et un acte de foi? La situation de l’hôpital est également particulière, en raison de la culture techno-administrativo-médicale qui s’y développe. Isabelle Braibant et Philippe Cubelier (Belgique) ouvrent des pistes pour la prière des malades.

Deux auteurs, Ignace Leman (Charleroi) et Luc Vandervaeren (Bruxelles), rapportent deux types d’initiative prises pour favoriser une redécouverte et un apprentissage de la prière. L’une est une école itinérante de la prière en paroisse. L’autre est une nouvelle «Ecole de la prière» lancée à Bruxelles sur le modèle de celles de Milan et de Paris. (apic/cip/bb)

23 octobre 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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