Sale temps pour les ex-tortionnaires
Buenos Aires: L’Espagne extrade vers l’Argentine l’ex-capitaine argentin Cavallo
Madrid, 31 mars 2008 (Apic) L’ex-capitaine de la marine argentine Ricardo Miguel Cavallo, accusé de tortures et d’enlèvements pendant la dictature militaire dans son pays (1976-83), a été extradé vers l’Argentine par l’Espagne, a-t-on appris de source policière espagnole, citée par les agences. Cavallo «a été extradé ce matin et est dans un vol vers l’Argentine», a indiqué cette source à l’AFP.
L’Argentine continue ainsi d’affronter son passé en purgeant le pays des bourreaux de l’époque de la dictature militaire. Albano Harguindeguy, qui fut ministre de l’Intérieur à l’époque du régime des généraux, avait pour sa part été arrêté mardi 19 février pour avoir séquestré deux chefs d’entreprises en 1976. Le chef de la junte militaire, Videla et le ministre de l’Economie de l’époque, Martinez de Hoz, sont impliqués au même titre dans cette affaire.
En février dernier encore, les ex-officiers de la Marine Rubén Paccagnini, 81 ans, et Emilio del Real, 73, furent également arrêtés. Ils sont impliqués dans l’homicide de 16 guérilleros, fusillés le 22 août 1972 dans la base militaire « Almirante Zar » de Trelew, en Patagonie.
C’est aujourd’hui au tour de l’ex-capitaine Cavallo d’affronter la justice de son pays, après avoir été arrêté en Espagne. L’avion commercial à bord duquel l’ex-militaire a pris place, devait atterrir à Buenos Aires en début d’après-midi, lundi. Son extradition avait été accordée le 29 février par le gouvernement espagnol alors que la justice argentine le réclamait pour détentions illégales, tortures, extorsions et vols avec violences et intimidations.
Perron aussi dans la tourmente
Surnommé «Marcelo» ou «Serpico», Cavallo a été arrêté en 2000 au Mexique sur ordre du juge d’instruction espagnol Baltasar Garzon, avant d’être extradé en Espagne en juin 2003 afin d’y être jugé pour 227 disparitions forcées et de 110 enlèvements pendant la dictature en Argentine.
L’ex-capitaine est aussi réclamé par le juge argentin Luis Torres, qui enquête sur les crimes commis dans le centre de détention clandestin de l’Ecole de la marine mécanique (ESMA), par lequel sont passés plus de 5’000 des 30’000 disparus pendant le régime militaire, indique l’AFP.
Le 15 février, le gouvernement espagnol avait déjà autorisé l’extradition d’un autre Argentin, l’ex-policier Rodolfo Almiron, ancien chef présumé de l’organisation paramilitaire «Triple A», accusé dans son pays de «génocide» et «crimes contre l’humanité». A noter que Mme Peron, âgée de 76 ans, s’oppose à son extradition qui est en cours d’examen. Elle avait été interpellée en janvier 2007 à Madrid où elle vit, avant d’être placée en résidence surveillée. (apic/ag/pr)