Bulle: journée missionnaire sous le signe de l’Eglise universelle (230887)

Bulle, 23aout(APIC) «Ne prenez pas votre éveque pour un livre de cuisine,

il y a des points ou je sais la réponse et je dois la savoir, il y en a

d’autres ou je doute et je cherche avec vous et enfin il y en a d’autres ou

c’est vous qui avez la réponse». C’est cette fraternité et cette bonne humeur qui ont dominé la rencontre des missionnaires en congé avec Mgr Pierre

Mamie, éveque de Lausanne, Genève et Fribourg, qui s’est déroulée samedi 22

aout à Bulle. La soixantaine de participants, dont 18 missionnaires, en majorité des fribourgeois, ont été accueillis par la paroisse de Bulle et son

secteur. A six heures, une messe devait réunir la communauté paroissiale et

les missionnaires en congé dans un esprit de communion. C’est ce meme désir

de partage qui a conduit de nombreux laics à inviter ces missionaires à

leur table familiale pour le diner du soir.

Les missionnaires ont dans un premier temps informé l’éveque, les groupes d’animation missionnaire et leurs confrères dispersés en Afrique, en

Papouasie et en Haiti de leurs propres expériences et difficultés. C’est

ainsi que de nombreux pretres «fidei donum», pretres envoyés momentanément

par l’éveque du diocèse dans un pays du tiers-monde, ont exprimé dans les

carrefours leur difficulté de faire accepter à leur retour en Suisse les

méthodes d’animation et expériences pastorales appliquées en Afrique. Et

pourtant leur pays d’origine est confronté lui aussi à un manque de

pretres, mais surtout à une grave crise de déchristianisation. C’est exactement dans ce sens que Mgr Mamie espère aller dans les années à venir. Il

va meme plus loin puisqu’il avoue «rever que non seulement des pretres ou

des laics aillent au service de l’autre à l’étranger, mais des prêtres

étrangers, issus du tiers-monde, formés sur place viennent chez nous apporter leurs manières de vivre la foi et nous connaitre, pour servir l’Eglise». Et d’affirmer qu’il est «pour un «Fidei Donum» dans les deux sens.»

La question du remembrement des diocèses à échelle humaine a également

été évoquée. L’installation d’un éveque auxiliaire à Genève, en la personne

de Mgr Amédée Grab, constitue un test pour les autres diocèses de Bale et

de Coire, à visage «inhumain» de par leur grandeur et leur population.

C’est ainsi que Mgr Pierre Mamie déplore que depuis son investiture, il y a

près de 17 ans, il n’ait pas encore eu la possibilité de visiter toutes les

paroisses de son diocèse (elles sont plus de 250) pour les confirmations.

La rencontre de différents groupes d’animation missionnaire du canton et

de conseils de communautés avec les missionnaires en congé a permis de renforcer les liens entre l’Eglise locale et l’Eglise universelle. A l’occasion de deux carrefours, réunissant missionnaires et équipes pastorales,

les participants interrogés sur ce qu’ils aimeraient voir changer dans leur

paroisse, dans leur lieu de travail, dans leur travail d’animation missionnaire ou pour le missionnaire dans sa mission, ont insisté sur la nécessité

d’un engagement personnel et d’un esprit d’ouverture en tant que chrétien.

C’est ainsi que la communauté paroissiale devrait entretenir un contact

privilégié avec le missionnaire.

De son coté, Mme Rose-Marie Pittet de l’équipe missionnaire de Praroman

a évoqué les joies et difficultés d’etre missionnaire en terre fribourgeoise, la présence de groupes bien distincts sur le palier de l’église, des

visages tristes et pressés à la sortie de la messe dominicale ainsi que la

difficulté de sortir soi-meme de ses habitudes ou de la répartition traditionnelle des taches entre laics et pretres. Mais, selon Mme Pittet, un

groupe missionnaire autant dynamique qu’il soit a besoin d’un moment de

prière. mais cela ne semble pas évident , pourtant l’un et l’autre sont indissociables. (apic/cr)

23 août 1987 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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