Burundi: «Il faut s’attendre aux pires excès» (031293)
Les évêques du Burundi s’inquiètent en cette période de l’Avent
Bujumbura, 3décembre(APIC) Selon les statistiques fournies par les différents organismes internationaux en place au Burundi, près de 200’000 Burundais auraient trouvé la mort depuis le putsch militaire. Les chiffres,
arrêtés au 13 novembre dernier, précisent encore que quelque 250’000 déplacés ont été regroupés ou non à l’intérieur du pays et que 700’000 réfugiés
se trouvent aujourd’hui dans les pays limitrophes.
On est loin de la normalisation annoncée. Et l’épiscopat catholique du
Burundi s’en inquiète. Dans un communiqué parvenu à l’évêqué de Fribourg on sait qu’à l’invitation des évêques du Rwanda et du Burundi, un des évêques suisses devrait se rendre en janvier prochain dans ces deux Etats l’épiscopat du Burundi fait état de témoignages qui confirment la triste
réalité à laquelle sont confronté leurs concitoyens, et notamment dans les
provinces de Gitega, Karusi et Ruyigi.
«Partout ce sont les mêmes constantes: des groupes de tueurs Bahutu procèdent au massacre systématique de Batutsi. Ceux-ci réagissent en faisant
appel aux militaires ou en s’organisant à leur tour… A Gitega et Ruyigi,
affirment les évêques, des élèves du secondaire, en réaction aux massacres,
se sont organisés en bandes de tueurs. Quand la violence meurtrière est déclenchée, il faut s’attendre aux pires excès».
Le communiqué de l’épiscopat du Burundi, daté du 20 novembre, ne fait
cependant pas mention de chiffres: «Il n’est pas encore possible de connaître le nombre de morts, de réfugiés et de déplacés». Les évêques se sont
toutefois engagés à convoquer les Conseils presbytéraux pour faire le constat et mieux rationaliser l’aide. «Tout le pays, disent-ils, est pratiquement à reconstruire, du point de vue moral et matériel».
Du point de vue spirituel, la Conférence épiscopale a arrêté un programme pour la période de l’Avent, une «période qui sera de pénitence pour que
l’on puisse initier la guérison du péché collectif en cours». C’est ainsi
qu’un thème spécial pour chaque célébration dominicale a été défini: le
premier fut celui de la préparation à l’enterrement du chef de l’Etat et de
ses collaborateurs assassinés; le second sera celui du repentir, le troisième portera sur une journée nationale consacrée à la réconciliation, le
quatrième enfin tournera autour de l’espérance. (apic/com/pr)