Trois jeunes prêtres ont été ordonnés au Séminaire de Buta
Burundi : trois mois après le massacre de 40 séminaristes
Buta, 27 août 1997 (APIC) Plus de trois mille personnes ont participé le 10 août à Buta, au Burundi, à l’ordination de trois nouveaux prêtres. Cet événement a revêtu une signification majeure, car il survenait trois mois après le massacre qui a coûté la vie à 40 séminaristes de Buta. La liturgie marquait la victoire sur les forces de peur et de mort qui menacent le pays, témoigne Mgr Roger Vangheluwe, évêque de Bruges, invité sur place pour la circonstance.
Le Petit Séminaire de Buta hébergeait jusqu’en avril dernier plus de 200 étudiants, hutus et tutsis, originaires de tout le pays,. Buta est situé dans la zone sud-ouest, qui longe la Tanzanie et le lac Tanganyika. Or, cette zone reste soumise à des raids de la part d’une guérilla qui pratique la politique de la terreur dans toute la région.
Le 30 avril, vers cinq heures du matin, plusieurs centaines d’assaillants ont dévalé des collines voisines et ont envahi la propriété du Séminaire de Buta. Ils ont investi le dortoir des aînés et regroupé tous les élèves. Ils leur ont demandé de se ranger par ethnie. Devant le refus catégorique des élèves de se répartir entre hutus et tutsis, les assaillants se sont mis à mitrailler dans le tas, tuant indistinctement hutus et tutsis. Quarante séminaristes sont tombés, tués par les balles ; trente ont été gravement blessés.
Après cette attaque, l’établissement a dû fermer ses portes. Mgr Bernard Bududira, évêque de Bururi a cependant estimé qu’il ne fallait pas se laisser vaincre par la peur et a décidé de faire reconstruire le séminaire. L’évêque a voulu en outre que les ordinations de cette année soient célébrées au Séminaire de Buta. Le 10 août, trois jeunes hommes ont reçu le diaconat et trois autres la prêtrise, deux jeunes filles ont également fait leur profession religieuse.
Plus de trois mille personnes ont participé à cette célébration. Après la messe, toute la foule s’est rendue en procession auprès des quarante tombes creusées dans le jardin du Séminaire pour s’y recueillir et prier afin que le témoignage des martyrs féconde le pays et suscite la réconciliation. (apic/cip/mp)
