Vers l’élaboration d’un document stratégique

Cameroun: La conférence épiscopale s’engage dans la lutte contre la pauvreté

Yaoundé, 14 janvier 2004 (Apic) La Conférence épiscopale du Cameroun (Cec), réunie les 4 et 5 janvier à Gaoundéré (nord-est), a décidé de s’engager dans la lutte contre la pauvreté. Elle va élaborer une stratégie à cet effet à l’horizon 2015. Un document sera axé sur les secteurs sociaux: éducation, droits de l’homme, santé, justice, solidarité.

Selon le quotidien «Cameroon Tribune», les travaux de cette 26e session de la Cec étaient essentiels axés sur la place de l’Eglise dans la lutte contre la pauvreté au Cameroun. La vingtaine d’évêques a également abordé le problème de l’insécurité dans le pays, et notamment de l’assassinat du frère Anton Probst, missionnaire allemand, abattu le 24 décembre dernier.

La pauvreté au Cameroun a notamment été révélée au cours d’une enquête, en 1996, de la Direction de la Statistique et de la Comptabilité Nationale du pays sur les condition de vie dans les ménages. L’étude a démontré que 50% des Camerounais vivaient en dessous du seuil de la pauvreté, avec moins de 1 dollar par jour de revenu. En outre, a ajouté l’enquête, près de 51% de la population vivent dans des ménages où le revenu par tête est inférieur à 148’000 F Cfa (environ 370 Frs) par an. Ce montant est le seuil de la pauvreté, et 23% disposent d’un revenu par tête inférieur à 100’000 F CFA (près de 250 Frs) par an. Selon les normes internationales, un minimum de 148’000 F Cfa est nécessaire pour obtenir l’équivalent de 2500 calories par jour, essentiel et indispensable pour la survie de l’individu.

Une économie florissante jusque dans les années 70

Le pays a pourtant connu un passé glorieux dans ce domaine-là. Au début de son indépendance, en 1960, son économie était florissante, grâce notamment à une production agricole très active et à l’exploitation des ressources pétrolières jusqu’au milieu des années 70. Mais la chute brutale des matières premières et des produits d’exportation, a provoqué une baisse des revenus d’exportation, plongeant le pays dans une crise économique profonde. Du coup, l’état, sous la contrainte des bailleurs de fonds internationaux, a adopté un programme d’ajustement structurel qui s’est révélé insuffisante, tant la crise était profonde, a rapporté le Bulletin d’Information du Service de Coopération et d’Action Culturelle du ministère français de la Coopération consacré à la «Lutte contre la Pauvreté» au Cameroun.

La crise ne s’est enrayée qu’en 1996, à la faveur de la dévaluation du franc CFA, monnaie commune du Cameroun et des autres pays francophones de l’Afrique centrale. Cependant, bien qu’elle soit officiellement terminée, la population traîne toujours ses séquelles, avec une pauvreté dramatique, dans certains cas. (apic/ibc/bb)

14 janvier 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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