Cameroun: Parvis des cathédrale et vente d’objets pieux

Une façon de survivre pour ces «marchands du temple» modernes

Douala, 23 juillet 2001 (APIC) Ils ont envahi les parvis des cathédrales du Cameroun, de Douala, Yaoundé, Bafoussam, Bamenda, exposant qui sur des étagères de fortune, qui à même le sol, leurs marchandises. Chrétiens ou non, ces marchands hors du commun vendent des bibles, des chapelets, des bréviaires… Pour survivre. Chassés des lieux sacrés par les curés, ils y reviennent poussés par l’instinct de conservation.

Cette formule très célèbre à les entendre discuter semble dicter leur action. «Au lieu d’aller voler ou de mendier, nous préférons vendre ces objets sacrés pour nourrir notre petite famille» explique Kamdem Josiane qui pratique cette activité depuis bientôt quinze 15 ans sur le parvis de la Cathédrale de Douala. «Mes sept enfants vont à l’école grâce à mon commerce sur l’esplanade de la cathédrale Saints-Pierre-et-Paul et je suis prête à payer tout l’or du monde pour y rester, martèle une veuve âgée de plus de 50 ans, déçue que le curé de la paroisse veuille la déloger.

L’abbé Clément Ndjewel cherche quant à lui à mettre un peu d’ordre aux alentours de l’édifice et s’opposent à ce que des objets sacrés soient exposés à même le sol. Chassés de l’esplanade des cathédrales, ils se sont installés le long des trottoirs attenants.

Débrouillards de mère en fils

Pendant les vacances et les fins de semaine, les enfants remplacent leur maman sur le lieu de la vente. Leurs clients se recrutent parmi les catholiques, les hommes d’affaires, les prêtres et pasteurs et bien d’autres personnes.

L’activité nourrit son homme. Les recettes journalières sont impressionnantes. Elles varient entre 15’000 et 20’000 francs CFA. Les produits viennent d’Europe, d’Amérique et de l’Afrique dont le Nigeria voisin.

A Bafoussam, capitale provinciale de l’Ouest Cameroun, Gérôme Kontchou s’est construit une boutique grâce à la vente de ces objets pieux. Il a commencé comme tous les autres, avec un étalage devant la Cathédrale de Bafoussam. Au fil des années, il a fait des économies. «Un de mes fils deviendra prêtre», confie-t-il à l’APIC.

Marché lucratif

Paul compte initier ses 4 enfants à la vente de ces objets pieux. Parce que cette activité nourrit son homme au Cameroun. Même si elle ne fait pas l’unanimité, et en particulier auprès de certains hommes d’Eglise, qui ne voient pas d’un bon œil ces «marchands du temple» moderne. (apic/mbt/pr)

23 juillet 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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