Cameroun: Sectes proliférantes

Adeptes torturés pour «exorcisme»

Yaoundé, 17 juillet 2006 (Apic) Les sectes religieuses prolifèrent dans les établissements universitaires et scolaires du Cameroun. Après une plainte pour «torture», l’Université de Ngaoundéré (Nord-est du pays) en ligne de mire.

Une dizaine d’étudiants camerounais de l’université de Ngaoundéré, à 600 km au nord-est de Yaoundé, membres d’une secte ont été inculpés et écroués pour avoir torturé des camarades lors de «séances d’exorcisme», annonce l’agence France presse, de source locale. Une jeune étudiante aurait déposé plainte pour avoir été torturée pendant plusieurs heures par les membres de cette secte sous prétexte qu’elle était «une sorcière».

L’enquête de la police a permis d’identifier rapidement d’autres victimes de la secte, dont les principaux animateurs ont été interpellés. «Ces étudiants affirmaient à leurs camarades qu’ils étaient possédés et ils leur proposaient prières, neuvaines, jeûne, avant de pratiquer des séances de «délivrance» par la violence», a témoigné à l’AFP le père Binoy Kidangath Karoh, curé de l’aumônerie catholique universitaire de Ngaoundéré.

L’administration de l’Université de Ngaoundéré a lancé une vaste opération contre les étudiants appartenant à des sectes religieuses. rapporte pour sa part le quotidien local, «Le Messager».

Le Cameroun compte 7 universités. Elles sont toutes envahies par des groupes de personnes à l’identité floue. Au fil des années, ces groupes se sont multipliés et enrôlent de plus en plus de jeunes. Les élèves des lycées et collèges ne sont pas épargnés. Deux enseignants, reconnus coupables de pratiques religieuses douteuses avaient déjà été sanctionnés il y a 4 ans.

Le Cameroun est l’un des pays d’Afrique où il y a le plus de sectes religieuses. Dans les villes et villages du pays, les «églises» se multiplient. Leurs gourous mènent leur propagande dans les stades et salles de spectacles et en placardant leurs affiches. Les jeunes désoeuvrés font partie de leurs cibles. Chaque jour, ceux-ci sont harcelés aux coins des rues, par des membres de ces sectes qui les invitent à participer à des réunions ou entrer dans des groupes de prières. (apic/ag/ibc/vb)

17 juillet 2006 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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