Cameroun: Trop d’anthracite de carbone dans des lacs met en danger les habitants

Alerte aux «lacs tueurs»

Yaoundé, 29 septembre 2005 (Apic) Un des deux lacs du Cameroun occidental pourrait à nouveau faire des victimes, comme ce fut le cas il y a une vingtaine d’années, à cause de sa teneur excessive en dioxyde de carbone, et ce si des mesures appropriées ne seront pas prises pour bloquer les dommages ’invisibles’ infligés à la population locale.

L’alarme a été lancée ces derniers jours par un écologiste de l’Université du Michigan, George Kling, à la direction d’un groupe d’experts qui a longtemps étudié les deux lacs «tueurs», Nyos et Monoun, indique jeudi l’Agence Misna.

Le caractère nocif du Lac Nyos, situé au sommet d’un volcan et entouré par un paysage montagneux d’une rare beauté, a émergé en 1986, lorsque ses eaux ont atteint des niveaux records de dioxyde de carbone (d’anhydride de carbone, Co2) qui, en cas de forte concentration et dans des zones isolées et non ventilées, peut avoir de graves effets sur la santé. Provoquant ainsi une asphyxie sans que les victimes ne s’en rendent compte. L’élément nocif étant inodore et incolore.

En 1986, 1’700 personnes sont mortes dans un rayon de 26 kilomètres ainsi que des centaines de tête de bétail. Deux années auparavant, un événement analogue avait tué 37 résidents dans la zone voisine du Lac Monoun.

Mesures insuffisantes

Pour empêcher que de telles tragédies se vérifient de nouveau, en 2001 un groupe d’ingénieurs a installé dans chacun des lacs une tuyauterie en mesure d’extraire l’anhydride de carbone du fond du lac et de la libérer dans l’air sans aucun risque pour les êtres humains, mais, estime, George Kling, cela ne suffit pas.

Avec ses collègues du Centre de recherche géologique des Etats-Unis et de l’Institut pour la Recherche géologique et minière du Cameroun, le chercheur a récemment soutenu que les deux tuyauteries «ne sont pas suffisantes pour supprimer rapidement le dioxyde de carbone» et que 4 autres seraient nécessaires pour chacun des lacs, au rythme d’une par an. «D’ici 2010, affirme l’expert, les cinq conduites pourraient être suffisantes pour faire revenir le taux d’anhydride de carbone à des niveaux normaux». (apic/misna/pr)

29 septembre 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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