Après avoir déjà été exclue de l’Eglise
Canada: L’Armée de Marie frappée d’excommunication
Québec, 13 septembre 2007 (Apic) La Congrégation pour la doctrine de la foi a émis une déclaration d’excommunication à l’endroit de membres de L’Armée de Marie. Cette annonce a été faite avec l’approbation du pape Benoît XVI, indique jeudi un communiqué des évêques canadiens.
La «Communauté de la Dame de tous les Peuples», mieux connu sous le nom de L’Armée de Marie, a ainsi forcé les autorités ecclésiales catholiques à sévir à l’endroit du mouvement dont le siège social est situé dans l’archidiocèse de Québec.
Suite à des consultations auprès des évêques du Canada et auprès de la Congrégation pour les instituts de vie consacrée et les sociétés de vie apostolique, malgré les avertissements répétés des évêques canadiens, dont le cardinal Marc Ouellet, archevêque de Québec, des membres de l’Armée de Marie ont participé à des ordinations interdites et non reconnues par l’Église catholique. Ce qui, ajoute le communiqué, a contraint la Congrégation à publier la déclaration «vu la gravité de la situation, et en l’absence de solution alternative».
La liste des personnes frappées d’excommunication inclut le Père Jean-Pierre Mastropietro, qui a procédé aux pseudo-ordinations; les individus qu’il a prétendument ordonnés comme diacres et prêtres; les membres du mouvement et de ses oeuvres associées qui ont posé un acte de schisme en participant à ces ordinations invalides et qui ont continué à fréquenter ce groupe et ce, malgré l’avertissement prononcé le 26 mars 2007 par le cardinal Ouellet.
La déclaration établit que les excommunications sont latae sententiae, c’est-à-dire automatiques. Elle conclut que quiconque sciemment et délibérément adhère à la doctrine de L’Armée de Marie encourt l’excommunication latae sententiae.
La déclaration d’excommunication fait suite à un long processus. En 2001, la Conférence des évêques catholiques du Canada avait publié une note doctrinale confirmant que les enseignements de L’Armée de Marie étaient contraires aux fondements de la doctrine de l’Église catholique.
Faux enseignements
En mars 2007, le cardinal Ouellet déclarait, dans un avis public, que les responsables de L’Armée de Marie s’étaient exclus de la communion de l’Église catholique, que les enseignements particuliers du mouvement étaient faux et que ses activités ne pouvaient être fréquentées ni soutenues par des catholiques.
La fondatrice se dit «incarnation mystique de la Sainte-Vierge»
L’Armée de Marie, au Québec, dont la fondatrice Marie-Paule Giguère dit être l’incarnation mystique de la Sainte-Vierge, est donc excommuniée après avoir été exclue de l’Eglise catholique. La récente ordination de 5 diacres a fait déborder le vase. Dans une lettre datée du 26 mars dernier, le cardinal Ouellet relevait que, après plusieurs «avertissements» et «tentatives de rapprochement», l’Armée est devenue clairement et publiquement «un mouvement schismatique et donc une association non-catholique».
La fondatrice de l’organisation, Marie-Paule Giguère, qui se prétend l’»incarnation mystique de la Sainte-Vierge», est aujourd’hui âgée de 85 ans. Selon des chiffres datant de 1997, l’Armée de Marie aurait près de 25’000 membres dans le monde. Cette organisation a été fondée le 28 août 1971, au Sanctuaire Notre-Dame-d’Etchemin, dans le diocèse de Québec. Selon ses dires, elle réunit «des âmes de bonne volonté résolues à vivre avec Marie la perfection de la vie chrétienne à travers les exigences de leur devoir d’état» et se veut «dans une entière fidélité au pape et au Magistère de l’Eglise».
Mouvement schismatique
Pour le cardinal Ouellet, le point de rupture, c’est l’évolution regrettable de cette organisation. La mesure drastique visant l’Armée se justifie notamment par des gestes formels de désobéissance et d’usurpation de pouvoir dans l’administration des sacrements. Face à cette réalité, il se voit contraint de déclarer que les responsables de l’Armée de Marie se sont exclus de la communion de l’Eglise catholique. «Malgré les efforts soutenus du Commissaire pontifical, Mgr Terrence Prendergast, depuis 4 ans, malgré les avertissements multiples et les tentatives de rapprochement des autorités épiscopales de Québec et du Canada, l’Armée de Marie a radicalisé sa position en procédant sans permission et sans pouvoir d’ordre à des ordinations diaconales à son Centre Spiri-Maria de Lac-Etchemin».
Le cardinal relèvait encore que les doctrines particulières de ce mouvement sont «fausses et ses activités ne peuvent être fréquentées ni soutenues par des catholiques». Les prêtres et les diacres de l’Armée de Marie ne peuvent plus exercer aucun ministère sur le territoire de l’Archidiocèse de Québec et les sacrements de confirmation, de pénitence et de mariage administrés par eux sont invalides du fait qu’ils n’ont aucune juridiction.
En 1997, l’organisation avait perdu son statut d’association pieuse qu’elle avait obtenu en 1975. Outre le titre que s’attribue la fondatrice, plusieurs autres thèses et enseignements de l’Armée sont en désaccord avec l’enseignement de l’Eglise catholique, précise l’archevêque de Québec. Déjà en 2001, la Conférence des évêques catholiques du Canada statuait que les enseignements de l’Armée représentaient un danger réel pour l’Eglise catholique. (apic/com/be/pr)