Kirpan à l’école: la Cour suprême devra trancher
Canada: Le port d’un poignard divise une famille sikh et le gouvernement du Québec
Ottawa, 10 octobre 2004 (Apic) La Cour suprême a accepté de traiter, au printemps prochain, une affaire opposant le gouvernement québécois au père d’un jeune Sikh. Ce dernier veut que son enfant puisse porter son kirpan, un poignard symbolique, à l’école.
Cette affaire remonte au printemps 2002, alors que Gurbaj se voyait expulsé de son école à Montréal pour avoir refusé de se conformer au règlement qui interdit le port d’arme en milieu scolaire, rappelle Radio- Canada sur son site internet.
En avril de cette même année, la Cour supérieure avait autorisé l’élève à porter son poignard à l’école, dans la mesure où il est scellé et dissimulé sous ses vêtements. Cette décision a toutefois été renversée en mai par la Cour d’appel du Québec. La juge Lemelin avait estimé que cette interdiction n’en demeure pas moins raisonnable puisqu’elle vise à protéger «l’intégrité physique de l’ensemble de la communauté scolaire, menacée par la présence d’objets dangereux à l’école».
Balvir Singh Multani, le père de l’enfant âgé aujourd’hui de 14 ans, avait recouru contre la décision, jugeant que le port du kirpan, obligatoire dans la communauté sikh, ressort de la liberté fondamentale à pratiquer sa religion. Il revient maintenant à la Cour suprême de se prononcer sur cette affaire. Des jugements rendus en Ontario, en Alberta, en Ohio et en Californie autorisent le port du kirpan dans les écoles, mais le gouvernement québécois entend défendre à la lettre la politique de tolérance zéro pour les armes dans les écoles de la province. (apic/rc/bb)