La théorie du complot juif refait surface
Canada: Les difficultés économiques responsables d’une augmentation de l’antisémitisme?
Toronto, 15 avril 2009 (Apic) La crise économique mondiale a entraîné une recrudescence des incidents liés à l’antisémitisme au Canada, affirme une importante organisation juive de défense des droits de la personne et d’aide humanitaire.
Dans son rapport annuel sur les incidents antisémites, cité par ENI, la Ligue des droits de la personne de B’nai Brith Canada a recensé 1135 incidents en 2008, soit une augmentation de 8,9 % par rapport à 2007 et le chiffre le plus élevé enregistré en 27 années.
Le rapport indique que puisque plus de la moitié des incidents se sont produits au cours des quatre derniers mois de 2008, l’augmentation pourrait être imputée aux «conséquences» de la récession économique en cours et à certaines affaires à sensation aux Etats-Unis, comme celle du financier tombé en disgrâce Bernard Madoff.
Anita Bromberg, directrice des affaires juridiques pour B’nai Brith Canada, a déclaré avoir entendu de nombreuses théories du complot juif et de leur «contrôle» des capitaux mondiaux. Une théorie récente, explique Anita Bromberg, suggère que les juifs ont transféré 400 milliards de dollars en Israël juste avant l’effondrement des principales banques d’investissement des Etats-Unis. «Les théories du complot ne nous ont pas surpris», a affirmé Anita Bromberg.
B’nai Brith a comparé les incidents recensés au Canada avec les statistiques australiennes, où les incidents de ce type ont connu une augmentation de 2 %, et avec celles du Royaume-Uni, où le nombre d’incidents a baissé de 4 % par rapport à 2007.
Le rapport canadien indique qu’en 2008 la plupart des incidents antisémites étaient des cas de harcèlement (70,7 %, soit 803 incidents).
Le rapport fait également un lien entre les incidents antisémites et les tensions au Moyen-Orient, qui, selon B’nai Brith, ont entraîné dans le passé des augmentations des crimes haineux à l’encontre des juifs. Sur les 151 incidents d’antisémitisme recensés en décembre – le mois comptabilisant le plus de plaintes – 70 coïncidaient avec le début de la crise à Gaza. 36 de ces incidents ont eu lieu dans les derniers jours de 2008, lorsque les tensions ont connu une escalade, indique B’nai Brith. (apic/eni/pr)