Le cardinal Cantalamessa lors de la prédication du Vendredi-Saint |  © Vatican media
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Carême: Cantalamessa dénonce le «hachoir à viande» des réseaux sociaux

L’espace des médias et des réseaux sociaux peut devenir un «hachoir à viande», a alerté le prédicateur de la Maison pontificale, le cardinal Raniero Cantalamessa, dans sa première méditation de carême, le 23 février 2024.

Le religieux capucin – qui n’a jamais quitté sa robe de bure marron – a prêché devant des employés de la Curie romaine dans la Salle Paul VI du Vatican, en l’absence du pape François et des responsables de dicastères, qui terminent aujourd’hui leur retraite personnelle de début de carême. 

Lors de cette première prédication initiant un cycle qui se déploiera chaque vendredi jusqu’au «Vendredi saint» – 29 mars –, le prédicateur capucin a médité sur la question de Jésus à ses apôtres dans l’Évangile: «Pour vous, qui suis-je?». Il ne s’agit pas, a-t-il expliqué, d’y répondre avec «nos études de théologie» mais de façon personnelle. 

Évoquant les difficultés de la vie quotidienne, qu’il a comparées à «des dents qui broient» les existences humaines, le cardinal Cantalamessa a exhorté à «faire de cette situation un moyen de sanctification et non d’endurcissement du cœur, de haine et de plainte».  

Aux employés de la Curie venus l’écouter, le prédicateur a recommandé de «petits exercices» pour «broyer notre amour propre et notre orgueil»: «accepter d’être contredit, renoncer à se justifier et à avoir toujours raison, quand l’importance de l’affaire ne l’exige pas», ou encore «supporter quelqu’un dont le caractère, la manière de parler ou d’agir nous énervent, et le faire sans nous énerver intérieurement».  

La vérité triomphera du mensonge

Le cardinal a aussi glissé au passage qu’en termes de «mortification», la plus «exigeante» se trouvait dans le mariage. «Il faut être plein d’admiration devant un mariage vécu fidèlement jusqu’à la mort», a ajouté le prélat italien, estimant que «passer jour et nuit en acceptant la volonté, le caractère, la sensibilité et les particularités d’une autre personne, surtout dans une société comme la nôtre, est quelque chose de grand». 

Au fil de sa méditation d’une demi-heure, il a aussi dénoncé «des dents qui broient sans pitié», celles «des médias et de ce qu’on appelle les réseaux sociaux». «Non pas lorsqu’ils dénoncent les distorsions de la société ou de l’Église, en cela ils méritent tout le respect et l’estime, mais lorsqu’ils attaquent quelqu’un de parti pris, simplement parce qu’il n’appartient pas à leur camp, avec malveillance, avec une intention destructrice», a-t-il ajouté. 

Pour ne pas être «accablé» face à une telle agressivité, le cardinal a encouragé les chrétiens à méditer sur l’exemple de Jésus qui a enduré «l’hostilité». «Il s’agit d’avoir foi qu’à la fin […], la vérité triomphera du mensonge», a-t-il souligné. Et d’assurer: «Elle triomphera peut-être encore mieux avec le silence qu’avec l’auto-défense la plus acharnée». (cath.ch/imedia/ak/gr)

Le cardinal Cantalamessa lors de la prédication du Vendredi-Saint | © Vatican media
23 février 2024 | 15:52
par I.MEDIA
Temps de lecture : env. 2  min.
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