Cath-info regarde vers l'avenir

Avec une audience en croissance et une situation financière stabilisée, 2022 aura été une bonne année pour le Centre catholique des médias de Lausanne Cath-Info. L’assemblée générale de l’association, réunie le 3 mai 2023, a permis de faire le point de la situation et de regarder les défis à venir.

Bonne au niveau des chiffres, 2022 aura été surtout une année intense avec le développement de nouvelles offres pour les équipes de rédaction et des négociations serrées avec les partenaires de la RTS et les bailleurs de fonds de la Conférence centrale catholique romaine de Suisse (RKZ) pour la direction et le comité.

Assez symboliquement, l’assemblée était réunie à la paroisse St-Joseph de Prilly (VD) actuellement au coeur d’un vaste chantier de réaménagement routier, mais qui se retrouvera bientôt ‘plus belle qu’avant’.

Avec ses 217 membres, collectifs et individuels, l’association Cath-info bénéficie d’un solide ancrage ‘populaire et romand’ s’est félicité le directeur Fabien Hunenberger. Ce soutien a été important notamment pour la négociation avec la Radio-télévision-suisse RTS qui a demandé beaucoup d’énergie et de séances, en concertation permanente avec les partenaires de Médias-pro. La solution finalement élaborée est satisfaisante, mais présente aussi de nouvelles exigences tant journalistiques que matérielles.

1,3 million de visiteurs sur cath.ch

Les équipes de rédaction du site cath.ch, de RTSreligion radio et TV ainsi que de RTSreligion Digital ont connu un assez fort renouvellement avec des départs et des arrivées. Ce qui ne les a pas empêchés d’être très actives.

Pour cath.ch, le rédacteur en chef Bernard Hallet a relevé une nette augmentation de la fréquentation du site avec plus de 1,3 million de visiteurs (+ 30%) de tous les âges, pour 3 millions de pages lues. Il a aussi rappelé, l’importance du caractère international de cath.ch avec le développement de son réseau de correspondants notamment au Proche-Orient.

2022 a vu aussi la mise en route, au niveau suisse de l’application cath+ qui rend accessible au plus grand nombre l’offre journalistique des trois centres médias.  

56 messes radio

Les 56 messes radiodiffusées durant l’année 2022 gardent une place significative pour RTSreligion, a souligné leur producteur Grégory Roth. Au delà de l’offre religieuse, elles permettent aussi d’entretenir le lien avec le public romand, par exemple les fidèles de la nouvelle église de Gland qui a accueilli les messes radio pour le carême. Pour les messes TV, la RTS en produit désormais une par an, à Genève pour l’Ascension 2022 et à l’église St-Pierre, à Fribourg, pour Pâques 2023. La nouveauté pour 2023 sera la production de messes TV ‘low cost’ retransmises sur RTS2. Les prochaines auront lieu au Vorbourg, à Delémont (4 juin), à la Chaux-de-fonds (11 juin) et à St-Maurice (16 juillet).

Des émissions bien charpentées

Carole Pirker pour les émissions radio Hautes Fréquences et Babel a souligné l’impact de la guerre en Ukraine qui suscité de nombreuses enquêtes et reportages, sur les racines de la guerre, l’accueil des réfugiés ou le dialogue avec les orthodoxes. En été, une série sur ›l’appel de la route’ a permis d’écarter un peu la tension des conflits. «Comme un bon vin, nos émissions sont charpentées, ont du corps et de la consistance.»

Quant à la chronique de RTSreligion diffusée chaque matin à 6h et demi, la RTS a confirmé son intérêt à la maintenir.

Disparition de Faut pas croire

L’équipe TV de Faut pas croire a vécu en 2022 sa dernière saison, suite à la décision de la suppression de l’émission par la RTS pour des raisons budgétaires. L’équipe a continué à proposer des émissions originales jusqu’en juin, puis des rediffusions, en parvenant à maintenir son audience.    

Développement de RTSreligion Digital

Anne-Julie Ruz et Marie Destraz (Médias-pro) portent désormais le projet de RTSreligion Digital. Après une année 2021 exploratoire, elles ont développé en 2022 deux formats: le premier sur des thèmes d’actualité et le second en mettant en parallèle des archives de la RTS avec la situation actuelle. Diffusées sur les réseaux sociaux, ces productions de 3 à 5 minutes ont trouvé leur public. Leur projet d’avenir? Développer un format de décryptage de 8-10 minutes en ›face caméra’ sur des thèmes de société.

Renouvellement au comité

L’assemblée a réélu le comité de Cath-Info pour un mandat de trois ans. Elle a pris congé avec remerciements de Gérard Tschopp et salué l’arrivée de la conseillère nationale socialiste vaudoise Ada Marra. L’assemblée a également nommé un nouveau président en la personne de Jean Micol qui prendra à terme le relais d’André Kolly.

Un bonus de 77’000 francs

Au chapitre des finances, les comptes 2022 se soldent par un résultat positif de 77’000 francs pour des charges de 1,48 million. Le financement de Cath-Info se base sur trois piliers: les prestations propres, la contribution de la RKZ et les dons et quêtes. Ce bonus viendra consolider les réserves de Cath-Info qui doivent à la fois assurer les liquidités suffisantes à l’entreprise et et permettre le développement de projets stratégiques, a expliqué le trésorier Jean-François Journot. (cath.ch/mp)

Avenir et enjeux pour RTSreligion

L’assemblée de Cath-Info a été l’occasion d’un échange sur l’avenir de RTSreligion, les enjeux et les challenges entre Michel Kocher, directeur sortant de médias-pro et Fabien Hunenberger, directeur de Cath-Info.
«Après la décision brutale par la RTS de la suppression l’émission Faut pas croire en juin 2021, il s’agissait de trouver un nouveau modèle de partenariat avec la RTS, a relevé Michel Kocher: «Nous ne voulions pas nous contenter ›d’ajouter des moins aux moins’. Nous avons tiré le meilleur d’un partenaire assez rigide.»

RTSreligion endosse le rôle d’entrepreneur
«Avec la nouvelle convention RTSreligion devient un acteur beaucoup plus direct dans la production matérielle et éditoriale. Notre présence au sein de la RTS en est renforcée», précise Fabien Hunenberger.
«Ce que chacun des partenaires fait a été examiné, revu et calculé dans le détail. Le ‘gras’ qui subsistait est réinvesti dans le digital. C’est notre choix stratégique», note le directeur de Médias-pro.
«Nous serons davantage entrepreneurs avec les exigences et les risques que cela comporte au niveau éditorial, pour la planification, la technique, le personnel etc. Face aux changement des modes de consommation de la TV, nous sommes contraints d’évoluer. Nous sommes dans une phase de laboratoire avec des tâtonnements», renchérit le directeur de Cath-Info qui invite à «cultiver l’esprit de famille» au sein de l›entreprise.
«Nous avons défendu la présence des Eglises dans le service public, mais nous défendons surtout le service public tout court face au pression grandissante de la privatisation», rappelle Michel Kocher. MP