Salvador Portrait de Mgr Oscar Romero, en compagnie du Père jésuite Ion Cortina, dans un village de la montagne du Chalatenango (Photo: Jacques Berset)
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Célébrations au Salvador du 35ème anniversaire de l’assassinat de Mgr Oscar Romero

San Salvador, 24 mars 2015 (Apic) Sur l’ensemble du territoire, la population salvadorienne a célébré avec ferveur mardi 24 mars 2015 le 35ème anniversaire de l’assassinat de Mgr Oscar Arnulfo Romero. L’archevêque de San Salvador était tombé sous les balles des Escadrons de la Mort d’extrême droite, le 24 mars 1980, alors qu’il célébrait la messe.

Vénéré, dès avant sa mort, par les petites gens de ce pays d’Amérique centrale, mais honni par l’oligarchie et une partie des catholiques salvadoriens qui voyaient en lui un «subversif», Oscar Romero sera béatifié le 23 mai prochain, à la plus grande joie du pape François. Le souverain pontife avait signé le 10 janvier dernier le décret reconnaissant le martyre de Mgr Romero et ouvrant ainsi la voie à sa béatification. François avait alors exprimé son souhait de le voir béatifier «sans tarder».

La décision du pape François n’est pas une surprise. Elle était attendue, puisque le pape argentin avait lui-même débloqué le procès de béatification de l’ancien archevêque, ouvert en 1994, mais au point mort pendant des années.

Assassiné en «haine de la foi» sur ordre de l’extrême-droite

Assassiné en «haine de la foi», Mgr Romero (1917-1980) a versé son sang, au cours de la consécration, sur l’autel de la chapelle de l’hôpital de la Divine Providence, une institution qui soigne les malades du cancer dans la capitale salvadorienne. L’archevêque de San Salvador était mis à mort par ceux-là même qui prétendaient lutter pour sauver la civilisation chrétienne du communisme.

Après son assassinat, la guerre civile qui déchirait déjà ce petit pays d’Amérique centrale s’accéléra et plongea le Salvador durant plus d’une décennie dans un bain de sang qui fit près de 100’000 morts, des milliers de «disparus» et 12’000 invalides. Aujourd’hui, déjà canonisé par le petit peuple qui l’appelle affectueusement «San Romero de las Americas», Mgr Romero reste une grande lueur d’espoir pour un peuple souffrant toujours de la misère et de la violence des bandes armées qui saignent le pays.

Dans le collimateur de l’oligarchie

Mgr Romero est connu pour avoir dénoncé les injustices sociales dans ce pays aux inégalités abyssales et les atrocités commises pendant le conflit armé au Salvador qui dura plus d’une décennie, de 1980 à 1992. Durant la guerre civile, les chrétiens engagés dans le combat pour la justice sociale étaient classés par les forces de sécurité et le gouvernement dans la rubrique des «subversifs» devant être éliminés.

L’agence d’information vaticane Fides rapporte le 24 mars 2015 que les étudiants et enseignants de la Faculté multidisciplinaire de l’Université du Salvador ont notamment organisé une commémoration sur le campus. A cette occasion, Lisandro Romero, coordinateur du Front révolutionnaire estudiantin, a souligné que l’événement vise à faire réfléchir sur la vie et la mort de l’archevêque.

Un évêque engagé pour la défense des droits fondamentaux

«Pour les étudiants, il s’agit d’évaluer l’enseignement de Mgr Romero en tant que message social de défense des droits fondamentaux», a lancé Lisandro Romero. Du côté du corps enseignant, Miguel A. Ortiz, a déclaré que «nous venons de moments auxquels il n’était pas possible de parler de Mgr Romero. Maintenant, il existe une ouverture et les jeunes veulent connaître l’histoire qui a été vécue autour de notre martyr qui est maintenant connu dans le monde entier». Une délégation des étudiants a participé à la messe célébrée à la mémoire de l’évêque assassiné en la cathédrale et présidée par l’archevêque de San Salvador, Mgr José Luis Escobar Alas. (apic/fides/be)

Salvador Portrait de Mgr Oscar Romero, en compagnie du Père jésuite Ion Cortina, dans un village de la montagne du Chalatenango
24 mars 2015 | 18:00
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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