Apôtre de la réconciliation franco-allemande
Chartres: Cinquantenaire de la mort de l’abbé Franz Stock
Chartres, 30 janvier 1998 (APIC) La mémoire du prêtre allemand Franz Stock, apôtre de la réconciliation franco-allemande, sera solennellement honorée dimanche 1er mars à la cathédrale Notre-Dame de Chartres à l’occasion du cinquantième anniversaire de sa mort. La messe d’action de grâce sera concélébrée par le cardinal Jean-Marie Lustiger, archevêque de Paris, Mgr Karl Lehmann, évêque de Mayence et président de la Conférence épiscopale allemande, et Mgr Johannes Degenhart, archevêque de Paderborn. En présence également du chancelier allemand, Helmut Kohl.
Cette messe solennelle s’inscrit comme le point d’orgue des manifestations organisées en France, du 22 février au 1er mars, en l’honneur de celui que l’on devait appeler «l’aumônier de l’enfer» quand en 1940, après l’occupation de la France par l’armée allemande, il devient aumônier des prisons de Cherche-Midi et de Fresnes à Paris, prisons allemandes où vont passer, durant quatre années, des milliers de résistants français. Malgré la suspicion dont il est l’objet de la part de ces derniers, comme allemand et de la Gestapo, comme prêtre, il accomplit là, au milieu des croyants comme des incroyants, une œuvre de soutien spirituel ou tout simplement moral qui lui vaut finalement l’estime générale des prisonniers dans l’atmosphère éprouvante de cet antichambre de la mort et de la déportation. L’abbé Stock accompagnera plus de 2’000 condamnés à mort sur les lieux de leur exécution.
L’ouverture de cette semaine commémorative aura pour théâtre, le dimanche 22 février, le Mont-Valérien. Le regroupement «Place Abbé Stock», sera suivi d’une marche vers la Chapelle des condamnés de la Clairière des fusillés, précédée d’une messe en l’église Notre-Dame de la Paix. Cette cérémonie sera suivie d’une rencontre amicale dans le cadre du jumelage des paroisses St-François d’Assise à Arnsberg-Neheim, lieu de naissance de Franz Stock, et Notre-Dame de la Paix à Suresnes. La démarche du souvenir se poursuivra le mardi 24 février au siège de l’aumônerie durant l’occupation. Jeudi enfin sera inauguré au séminaire universitaire des Carmes, à l’Institut catholique de Paris, une plaque souvenir: «En reconnaissante mémoire de Joseph Folliet et de Franz Stock, séminaristes des années 1928-1929, apôtres de la réconciliation France-Allemagne dans le sillage de Marc Sangnier (Congrès de Bierville, aôut 1926)».
Edmond Michelet, résistant français, ministre sous la IVe et Ve République, a passé précisément six mois dans la prison de Fresnes avant d’être déporté au camp de concentration de Dachau Dans son livre, «Rue de la Liberté» il décrit avec émotion et reconnaissance son premier entretien avec l’abbé Stock. (apic/jcn/ba)
