Fribourg: Le rassemblement Prier – Témoigner a réuni plus de 1'500 participants

Chiara Luce Badano, une véritable apôtre pour les autres jeunes

Fribourg, 10 novembre 2013 (Apic) C’est avec le sourire aux lèvres que les organisateurs du rassemblement Prier – Témoigner ont dressé, dimanche 10 novembre, le bilan de l’édition 2013. Les plus de 1’500 participants ont été touchés par les témoignages et se sont laissé transporter par les paroles très fortes des parents et amis de la Bienheureuse Chiara Luce Badano, enlevée à leur affection à l’âge de 19 ans.

«Le bilan est plus que positif. La participation est en hausse par rapport aux précédentes éditions», a lancé devant les journalistes Claude Schenker, organisateur principal. Aux 1’300 jeunes et adultes inscrits à la rencontre, se sont ajoutés quelques centaines de Fribourgeois qui se sont rendus à l’un ou l’autre rendez-vous. Le chiffre de 1’500 participants semble donc même en dessous de la réalité.

Mais davantage que la foule qui s’est amassée à l’aula et dans les autres lieux de rencontre, le bilan réjouissant se porte surtout sur la qualité des témoignages et de l’écoute des très nombreux jeunes présents. «En rentrant chez moi à Aquila, je pourrai dire que d’autres jeunes cherchent aussi Jésus en Suisse», a lancé Mgr Giovanni D’Ercole, l’évêque francophile invité. «J’ai pu constater à Fribourg que Chiara Luce, en tant que jeune, est véritablement une apôtre pour les autres jeunes».

Une fille ordinaire au rayonnement extraordinaire

Chiara Luce est décédée en 1990 à l’âge de 19 ans d’un cancer de os. Ses parents Teresa et Ruggero, ainsi que sa meilleure amie Chicca et le frère celle-ci Franz Coriasco, agnostique et auteur de sa biographie, sont venus transmettre aux jeunes de Prier – Témoigner l’espérance dont Chiara n’a cessé de rayonner durant sa vie. «Sa naissance, après environ 10 ans de mariage était un don de Marie que j’avais implorée», raconte Teresa. «J’ai su tout de suite qu’elle n’était pas uniquement notre fille, mais la fille de Dieu». Animée très jeune d’un fort caractère, elle découvre à l’âge de 9 ans le mouvement des Focolari et sa fondatrice Chiara Lubich. «Depuis ce moment-là, elle a mis l’Evangile sous son bras et elle ne l’a plus lâché», affirme sa mère. A ceux qui se moquent de sa foi profonde, elle répond par un grand sourire et les fixe dans les yeux, en se souvenant de l’appel du Christ: «Aimez vos ennemis», se rappelle son amie Chicca, également membre des Focolari. Sinon, elle est une fille normale, qui pratique du sport, apprécie de nombreux loisirs et cherche à faire le bien autour d’elle.

C’est à l’âge de 17 ans que tout bascule. Une douleur persistante à l’épaule nécessite une hospitalisation en vue d’examens approfondis. Le diagnostic est terrible: il s’agit d’une tumeur. Mais dans sa chambre d’hôpital, Chiara Luce n’a de cesse de s’occuper des autres malades, et notamment d’une jeune droguée en cure de désintoxication. Après une opération à l’hôpital de Turin, elle a besoin de temps pour pouvoir dire «oui» à Dieu, se souvient sa mère. Et finalement, elle est parvenue à transformer son immense douleur en amour. Ruggero se rappelle de cette parole que sa fille avait prononcée au cœur de sa maladie: «Quand nous avons Jésus au milieu de nous, nous sommes la famille la plus heureuse du monde». «Ce qui se passait dans ses yeux était bien autre chose que la douleur, c’était le bonheur», affirme Franz, son biographe.

Une vie brève, intense et lumineuse

Depuis l’été 1990, le cancer des os l’empêchait de marcher et elle devait rester dans son lit. Son téléphone ne cesse alors de crépiter. Des jeunes et des moins jeunes, connus ou inconnus, l’appellent pour lui confier leurs souffrances et chercher auprès d’elle un peu de réconfort, se rappelle Chicca. «Ses deux années de la maladie furent les plus bénies par Dieu. Et lorsqu’elle n’avait plus rien, Chiara avait encore son cœur à offrir», affirme Teresa. Un jour, elle trouve encore la force de mettre sa main sur la tête de sa mère, de la décoiffer, et de lui dire «Ciao, mama. Sois heureuse parce que moi je le suis». Ce furent ses dernières paroles. Elle s’est éteinte en 1990, au terme d’une vie à la fois brève, intense et lumineuse. Elle sera déjà déclarée Bienheureuse 20 ans plus tard, le 25 septembre 2010, par le pape Benoît XVI.

Comment les parents de Chiara trouvent-ils le courage de raconter sans cesse le parcours vécu par leur unique enfant? «Ma fille me donnait de temps en temps des consignes, pour me dire comment me comporter après son départ», révèle Teresa, questionnée par l’Apic. «Elle m’a dit: ‘Quand je serai partie vers le ciel, tu écriras l’expérience que nous avons vécue ensemble’. Je lui répondais que j’en serais bien incapable. ‘Tu y arriveras’, m’a-t-elle assuré. Alors, quand on nous demande de venir témoigner à la place de notre fille, nous le faisons».

A l’heure du bilan de la 24e édition de Prier – Témoigner, devant les journalistes, le dessinateur Yves Guézou, qui a distillé son humour tout au long du rassemblement, s’est dit surpris qu’une telle manifestation puisse se dérouler dans une université. «En France, ça ne serait pas possible», a-t-il affirmé. Il s’est dit très ému par tous les témoignages qu’il a entendus, que ce soit ceux des invités ou des gens ordinaires qui ont partagé leur expérience en toute simplicité. (apic/bb)

10 novembre 2013 | 16:56
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 4  min.
Partagez!