Chine: Pétition pour la libération de 19 évêques et 18 prêtres

Suite aux nouvelles «Dispositions pour les affaires religieuses»

Hong Kong, 7 mars 2005 (Apic) Le Holy Spirit Center de Hong Kong et l’agence de l’Institut pontifical des missions étrangères, Asianews, lancent une pétition pour la libération de 19 évêques et 18 prêtres en Chine.

A l’occasion de l’entrée en vigueur le 1er mars 2005 des nouvelles dispositions sur les affaires religieuses en Chine, Asianews, agence de l’Institut pontifical des missions étrangères à Rome, ainsi que le Holy Spirit Center de Hong Kong, ont lancé une pétition pour la libération de 19 évêques et 18 prêtres, arrêtés ou empêchés de mener librement leurs activités religieuses.

Dans la liste publiée figure l’évêque de Baoding Mgr Giacomo Su Zhimin et son auxiliaire, Mgr Francesco An Shuxin, arrêtés en 1996 et en 1997. Suivent les noms de 13 évêques non arrêtés officiellement mais toujours sous étroite surveillance, qui ne peuvent pas exercer leur ministère en public et ne peuvent pas recevoir de visites de fidèles ou de leurs prêtres. La plupart d’entre eux sont âgés d’une huitantaine d’années.

Coupables d’aucun crime

Aucun ne s’est jamais rendu coupable d’aucun crime, souligne Asianews. «Ce ne sont ni des terroristes ni des extrémistes. Beaucoup d’entre eux, comme l’évêque Jia Zhiguo, sont connus pour leur bonté et leur générosité, s’occupant de centaines d’enfants abandonnés avec leurs revenus privés».

Outre les évêques, 18 prêtres figurent sur la pétition. Certains ont été arrêtés et ont disparu, d’autres ont été condamnés à 3 ans et plus d’emprisonnement. Les motifs de leur condamnation sont: l’évangélisation, avoir participé à une messe d’ordination, avoir donné l’extrême onction, avoir prôné une retraite spirituelle.

Pour certains observateurs, le nouveau décret, entré en vigueur le 1er mars, représente un progrès dans la mesure où il fixe des limites à l’arbitraire des fonctionnaires du gouvernement, chargés d’appliquer la politique religieuse du régime. Pour d’autres, en revanche, le décret ne fait que reprendre en les précisant des dispositions déjà en place et n’apporte que peu d’éléments nouveaux.

L’arbitraire de l’Etat peu touché

La limitation de l’arbitraire du pouvoir reste donc d’une portée limitée, notent les observateurs. Le nouveau texte est néanmoins plus détaillé que le règlement qu’il remplace.

Les religions mentionnées dans le document, officiellement reconnues par le régime, sont le bouddhisme, le taoïsme, l’islam, le catholicisme, le protestantisme. Mais il y est fait allusion seulement en parlant de «temples bouddhistes, temples taoïstes, mosquées et églises». Dans le chapitre qui leur est consacré, il est surtout question des sièges légaux, du clergé, de la propriété et de la responsabilité légale des diverses organisations religieuses.

Deux Eglises catholiques en Chine

Depuis 1958, l’Eglise catholique de Chine est divisée en une Eglise officielle, dont les évêques sont ordonnés sans l’approbation du Vatican et mis en place par l’Etat, et une Eglise «non officielle», fidèle à Rome, et interdite par le gouvernement. A la prise de pouvoir des communistes, en 1949, les Eglises chrétiennes ont été mises sous le contrôle de l’Etat. Elles le sont toujours.

Le Vatican a tout de même reconnu comme évêques ordonnés dans la succession apostolique le 80% des 74 évêques issus de l’Eglise officielle et nommés sans son consentement.

Il arrive toujours que des représentants des Eglises non officielles soient arrêtés par les forces de sécurité, emprisonnés ou envoyés en camp de travail. De manière totalement arbitraire. La répression est plus ou moins fortement appliquée selon les régions et touche des prêtres et des évêques affichant un certain charisme, affirmait récemment l’évêque auxiliaire de Hong Kong, Mgr John Tong Hon. (apic/misna/job/vb)

7 mars 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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