Dans le cadre de l’assemblée de l’association Suisse Terre Sainte, le Père Joseph Maalouf, jeune professeur de l’Université libanaise de Beyrouth, a présenté la situation du dialogue islamo-chrétien au Liban. Pour lui, le dialogue dogmatique s’avère de plus en plus inefficace et inutile surtout dans le contexte actuel encore très marqué par les séquelles de la guerre civile.
Chrétiens et musulmans au Liban : de la polémique au dialogue
Au Liban, le dialogue a presque toujours tourné à la polémique. Vouloir bâtir un dialogue à partir d’une lecture littérale des «livres révélés», la Bible ou le Coran, aboutit fatalement à l’échec, constate le religieux libanais. Dans un pays comme le Liban où le christianisme et l’islam ont gardé une influence importante dans la vie quotidienne, ce qui intéresse les gens est le côté humain de la religion. Au-delà des divergences théologiques profondes qui séparent chrétiens et musulmans ou même dans le domaine du statut personnel tel que la polygamie et le divorce, il faut réfléchir aux valeurs éthiques communes qui permettent la coexistence et la convivialité. Le professeur libanais propose quelques pistes : le respect de la différence religieuse et culturelle, la recherche du bien de l’autre, la justice non seulement pour soi-même mais pour tous, la solidarité spirituelle et la responsabilité devant Dieu ou encore le respect de l’environnement. Les exemples de valeurs communes entre christianisme et islam sont nombreux. Il ne s’agit pas de diluer les écarts qui séparent les deux religions, mais de prendre conscience des valeurs qui nous unissent et sans lesquelles il n’est pas possible de parler de paix et de convivialité, conclut le Père Maalouf. (apic/mp)