Claire-Lise Droz: Un engagement de vie exceptionnel

Delémont, 22 avril 2015 (Apic) Voilà près de dix ans que Claire-Lise Droz a ouvert Cantou part’âges, une maison d’accueil au centre de Delémont. Cette chrétienne baptisée réformée a exprimé sa vocation au cours d’une célébration oecuménique d’engagement de vie à la chapelle du Centre Saint-François.

«Modèle de discrétion et de modestie, on peut se demander pourquoi Claire-Lise Droz a convoqué le ban et l’arrière-ban pour assister à son engagement de vie.» Frère Pierre-Yves Emery de Taizé, pasteur réformé, a évoqué le parcours de Claire-Lise Droz et les raisons qui ont amené cette mère de trois enfants, aujourd’hui adultes, à s’engager «religieusement  à la suite du Christ. Outre le frère de Taizé, plusieurs représentants des Eglises réformée et catholique se sont impliqués personnellement dans cette célébration, dont Carole Perez et Niels John, pasteurs à Delémont, ou l’abbé Jean Jacques Theurillat, vicaire épiscopal pour le Jura pastoral.

Face à plus de 120 personnes venues assiter à cette cérémonie peu banale au Centre Saint-François, le vicaire épiscopal s’est félicité de cet événement : «C’est un engagement exceptionnel, ce d’autant qu’il est personnel et individuel, à travers une célébration commune librement inspirée de celles de Taizé… Et même si cette célébration se déroule dans une chapelle catholique, l’engagement de Claire-Lise n’est rattaché à aucune communauté… il se fait simplement face à Celui qui l’a guidé jusqu’ici et nous en sommes tous témoins».

Tournant le dos à l’assistance, le visage tourné vers le crucifix suspendu dans la chapelle, Claire-Lise s’est adressée au Seigneur en lui promettant obéissance, pauvreté et chasteté. Au terme de sa prière, à genoux, les mains du frère de Taizé au-dessus de sa tête, Claire-Lise Droz offrait sa vie à Dieu.

Un havre de paix

Dans la maison qu’elle loue depuis près de dix ans dans la capitale jurassienne, Claire-Lise Droz accueille en toute simplicité des personnes de tout âge qui traversent une période difficile : «Dans cette maison, il y a une place pour deux à huit accueillis. Depuis son ouverture en 2006, une trentaine d’habitants ont vécu avec moi, pour des durées et des problématiques différenciées.

Certains restent au Cantou : ils y ont trouvé leur «chez soi». Beaucoup ont pu retrouver, ou apprendre l’autonomie.»

A l’entendre, la porte du Cantou est ouverte pour une vie en commun, sans distinction de couleur, d’âge ou de religion.

Avec le Cantou, Claire-Lise Droz répond «à l’appel reçu en cheminant à la suite du Christ».

Le lieu d’accueil est un fruit de la vie de prière régulière, le soir, le matin et à midi, à l’oratoire de la maison. Une petite Fraternité Orante Interconfessionnelle a vu le jour, en lien de cœur avec la Communauté de Taizé, dans la recherche de l’Unité.