Montée du néo-nazisme en Europe: danger!
COE: Relance du Fonds spécial de lutte contre le racisme (250392)
Genève, 25 mars(APIC) Alors que l’on assiste au démantèlement progressif
du système d’apartheid en Afrique du Sud, qui était grandement à l’origine
de la création en 1969 du Programme de lutte contre le racisme (PLR) du
Conseil oecuménique des Eglises (COE), le COE désire aujourd’hui relancer
le Fonds spécial de lutte contre le racisme du PLR. Pour l’organisation basée à Genève, le racisme n’est pas mort, bien au contraire. Le danger vient
actuellement notamment des mouvements néo-nazis et des partis d’extrêmedroite qui se développent en Europe.
«Après 50 ans, écrit le pasteur Emilio Castro, secrétaire général du
COE, l’horrible spectre du nazisme revient hanter l’Europe, alors que nous
avions cru qu’il avait été exorcisé de la conscience collective de notre
monde. Actuellement, la vie politique en Europe suscite les plus graves
pressentiments. Alors que certains murs politiques s’effondrent, on voit
s’élever à leur place de nouvelles barrières de racisme et de discrimination».
Et le COE de déplorer qu’avec la montée de l’extrême-droite, les étrangers, les migrants, les requérants d’asile et les membres des minorités nationales constituent les cibles privilégiées de ces mouvements, et que ces
groupes de population se trouvent davantage marginalisés par les politiques
officielles qui les empêchent de participer pleinement à la vie des pays où
ils demeurent. Le pasteur Castro insiste sur la nécessité d’offrir aux victimes de l’oppression raciale – il nomme, parmi les minorités nationales
historiques menacées par la montée du nationalisme en Europe de l’Est, les
Roms et les gitans ainsi que les juifs, cibles de campagnes de haine – «les
moyens de lutter contre contre le fléau du racisme».
Le Fonds spécial, précise-t-il, constitue un modeste effort dans ce
sens. Il a été fondé en 1969, lors du lancement du PLR du COE, et avait
pour objectif de recueillir un million de dollars environ par année dans le
but de soutenir les organisations engagées dans la lutte contre le racisme,
de donner les moyens de s’affirmer aux victimes de l’oppression raciale et
de faire prendre conscience aux Eglises et à la société de la plaie du racisme. A la suite de certains dons du Fonds, les Eglises se sont parfois
trouvées au coeur de controverses politiques et éthiques (par ex. soutien à
des mouvements de libération anti-apartheid utilisant les armes, comme la
SWAPO de Namibie ou le Front patriotique luttant contre Ian Smith en
Rhodésie). Depuis de nombreuses années, les dons et contributions volontaires des Eglises destinés à ce programme de lutte contre le racisme se montent bon an mal an à quelque 500’000 dollars. (apic/spi/be)