Tessin: Le quotidien catholique Giornale del Popolo contraint de se restructurer
Collaboration accrue avec le Corriere del Ticino
Lugano, 4 octobre 2012 (Apic) Le quotidien catholique tessinois Giornale del Popolo (GdP) est contraint de restructurer ses activés pour faire face à la baisse du marché publicitaire. Cette restructuration passe par un renforcement de la coopération technique, administrative et éditoriale avec le ’Corriere del Ticino’ (CdT), indique le 4 octobre 2012 un communiqué des éditeurs. Le GdP qui appartient à 51 % au diocèse de Lugano gardera néanmoins son indépendance journalistique.
«Cette décision stratégique doit permettre au Giornale del Popolo de surmonter une phase délicate de son existence», indique le communiqué de presse commun de TImedia Holding, du Corriere del Ticino et du Giornale del Popolo. En cause la baisse du marché de la publicité. Le pool publicitaire, formé par le Corriere del Ticino, La Regione et le GdP, a enregistré au cours des deux dernières années une baisse de 40% de son chiffre d’affaires due notamment à l’arrivée au Tessin du journal gratuit «20 Minuti».
Dès janvier 2013, le GdP se voit imposer une série de mesures pour réduire ses coûts dans les domaines technique, administratif et rédactionnel. Ces changements devraient se faire avec un minimum de licenciements, en profitant des démissions et des départs à la retraite, assurent les éditeurs.
Au plan technique, le GdP se dotera du même système d’exploitation informatique que le CdT. Au plan logisitique, les rédactions locales des deux quotidiens (Bellinzone, Locarno et Mendrisio) seront physiquement unifiées tout en continuant à produire des contenus diversifiés. Au plan rédactionnel, le GdP pourra avoir recours à certains services d’information du CdT et récupérer des contenus selon un protocole défini par les deux directions.
L’accord survenu entre les éditeurs n’implique aucun changement dans l’actionnariat du GdP dont l’indépendance sera toujours garantie, précise le communiqué. Comme par le passé, la nomination du directeur et la définition de la politique éditoriale restera la compétence exclusive de l’évêque de Lugano, actionnaire majoritaire du journal.
Pas de «bel enterrement»
Dans un éditorial combatif, publié le 4 octobre, Claudio Mésoniat, directeur du GdP, se moque des oiseaux de mauvais augure qui préparent déjà «un bel enterrement» à son journal. «Ce journal en a vu de toutes les couleurs déjà dès le début, et pendant un certain nombre de décennies.» Pour son directeur, le GdP n’est pas dans le courant dominant de la presse. «Notre existence même semble étrange (un journal catholique? En 2012?) ” Il explique que si la publicité baisse, le GdP, en termes de lectorat, est celui qui tire le mieux son épingle du jeu au Tessin. Pour lui, les synergies sont possibles sans remettre en cause l’identité du «petit» GdP. Il prend le pari d’un produit de meilleure qualité exprimant mieux son originalité. (apic/mp)
