Le pape invite les peuples à s’entendre sur des valeurs spirituelles

Cologne: Benoît XVI se recueille en silence devant les reliques des rois mages

Antoine-Marie Isoard, agence I.Media

Cologne, 19 août 2005 (Apic) Le pape s’est recueilli en silence, le 18 août, au premier jour de son voyage en Allemagne, devant les reliques des rois mages. Prenant la parole dans la cathédrale de Cologne, il a invité à une compréhension réciproque entre les peuples autour des valeurs spirituelles.

Après la ’cérémonie d’accueil’ des Journées mondiales de la jeunesse (JMJ), que le pape a présidé depuis un bateau naviguant sur le Rhin, dans l’après-midi du 18 août, le souverain pontife s’est rendu à la cathédrale de la ville. Il y a effectué la même démarche que les jeunes participants aux JMJ en se rendant en pèlerinage auprès des reliques des restes présumés des trois rois mages.

En entrant vers 18h40 dans l’édifice gothique – avec un peu de retard sur son programme initial-, Benoît XVI a été accueilli par les membres du Chapitre de la cathédrale puis a salué une centaine de handicapés physiques et mentaux qui l’attendaient dans la nef centrale. Une chorale a entonné des cantiques et des dizaines d’enfants de choeur – essentiellement des jeunes filles – ont applaudi. Arrivé dans le choeur majestueux de la cathédrale, le pape s’est agenouillé devant le reliquaire en or où sont conservées les reliques des rois mages, transférées de Milan à Cologne en 1164. Après quelques minutes à genoux et en silence, Benoît XVI s’est levé pour passer sous l’immense écrin surélevé, les mains jointes et en silence.

Le souverain pontife est ensuite ressorti de la cathédrale, par une porte latérale, pour rejoindre la ’Roncalliplatz’, où l’attentaient des milliers de jeunes de tous pays. Sur un podium, entouré du cardinal archevêque de Cologne, Joachim Meisner, et du cardinal secrétaire d’Etat, Angelo Sodano, le pape a pris la parole.

Un riche patrimoine chrétien présent à Cologne

Benoît XVI a expliqué aux jeunes que les nombreux saints qui ont «profondément marqué» la ville de Cologne «ont contribué à la croissance de l’Europe sur des racines chrétiennes». Le pape a alors cité sainte Ursule et ses compagnes, saint Boniface, saint Albert le Grand, ou encore Edith Stein, entrée au Carmel sous le nom de Thérèse-Bénédicte de la Croix. «Par ces saints et par tous les autres, connus et inconnus (.), nous prenons conscience du patrimoine de valeurs qui nous a été légué par les générations chrétiennes qui nous ont précédées», a expliqué le pape, demandant aux jeunes d’»être à la hauteur» de ce «très riche patrimoine».

«Sur les valeurs spirituelles, il est du reste possible de mettre en oeuvre une compréhension réciproque entre les hommes et entre les peuples, entre les cultures et entre les civilisations, même différentes», a poursuivi le souverain pontife. L’occasion pour lui d’adresser «un salut chaleureux aux représentants des diverses confessions chrétiennes et des autres religions», espérant que leur présence à Cologne «pourra susciter un progrès sur la voie de la réconciliation et de l’unité entre les hommes». Intervenant encore devant les jeunes, Benoît XVI a dit avoir de «nombreux souvenirs» dans la ville de Cologne, voisine de Bonn où il avait enseigné. Puis il a rappelé sa proximité avec l’archevêque de l’époque, le cardinal Joseph Frings, qui l’avait invité à être son théologien lors du Concile Vatican II, lui permettant alors de «participer activement à cet événement historique».

Un des lieux de pèlerinage les plus importants

«La ville de Cologne ne serait pas ce qu’elle est sans les rois mages» a lancé le pape avant de déclarer qu’avec «Jérusalem, la ’Ville Sainte’, avec Rome, la ’Ville éternelle’, avec Saint-Jacques de Compostelle en Espagne, Cologne, grâce aux mages, est devenu au fil des siècles un des lieux de pèlerinage les plus importants de l’Occident chrétien».

«Aujourd’hui, vous, jeunes du monde entier, a continué le pape, vous êtes ici les représentants des peuples lointains qui ont reconnu le Christ à travers les mages». Et de les inviter à «vivre le souffle universel de l’Eglise», à se laisser «enflammer par le feu de l’Esprit». Le pape a enfin souhaité que, par eux, «les jeunes (.) de toutes les parties de la terre parviennent à reconnaître dans le Christ la réponse véritable à leurs attentes».

Au terme de l’intervention du pape, le cardinal Meisner a invité à prier pour le frère Roger de Taizé, assassiné deux jours plus tôt par une déséquilibrée dans le siège de sa communauté en Bourgogne (France). Le prélat a lancé un ’Notre-Père’ puis un ’Je vous salue Marie’ en latin, que les jeunes ont récité avec lui.

Saluant les jeunes les bras grands ouverts, Benoît XVI est ensuite retourné un instant dans la cathédrale pour se recueillir devant les tombes des cardinaux Frings et Höffner, derniers archevêques de Cologne. Enfin, vers 19h30, il a quitté la cathédrale de Cologne en direction de l’archevêché, son lieu de résidence, à bord de la papamobile, saluant des milliers de jeunes sur sa route. (apic/imedia/ami/bb)

19 août 2005 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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