Pratique usuelle contre la population civile

Colombie: Selon l’OMCT, la torture pratiquée systématiquement dans le pays

Bogota, 13 novembre 2003 (Apic) La torture est pratiquée de façon systématique et généralisée en Colombie, en particulier comme moyen de persécution politique et comme instrument de terreur à l’égard de la population civile.

L’affirmation émane de l’Organisation Mondiale contre la Torture (OMCT), dans un nouveau rapport élaboré avec quelques organismes locaux, dont la Commission colombienne des juristes, la Fondation Comité de solidarité avec les prisonniers politiques (CSPP) et l’Appui aux victimes pour la récupération psychologique (AVRE).

Ce rapport a été présenté récemment par les experts du Comité contre la torture des Nations Unies. Dans le document l’OMCT relève que les groupes paramilitaires, les agents de l’Etat et la guérilla ont recours de façon réitérée à la torture.

«L’Etat d’exception, en vigueur depuis 50 ans de façon quasi permanente, ne semble pas être étranger à cette pratique. En effet la loi d’exception créé des conditions favorables à la torture et aux mauvais traitements, violant fortement les droits fondamentaux. Dans le cadre de l’Etat d’exception (mais pas seulement) la force publique commet des actes de torture contre la population civile», indiquent les auteurs du rapport.

En 1996 le Comité contre la torture de l’ONU avait recommandé aux autorités colombiennes de dissoudre les groupes d’autodéfenses civiles armées, les paramilitaires. Le rapport souligne que ces groupes se sont renforcés aujourd’hui et sont responsables de la majorité des tortures dénoncées en territoire national, souvent suivies d’exécutions arbitraires.

Inquiétant climat

Le climat de substantielle impunité qui couvre aussi les responsables d’autres crimes, comme la violence contre les femmes, utilisée aussi comme arme de guerre, les abus commis à l’égard des détenus dans diverses prisons nationales, les menaces contre les parents de civils tués ou disparus afin d’empêcher l’ouverture d’enquêtes judiciaires inquiètent l’OMCT. Qui exhorte le gouvernement de Bogotá à se conformer aux obligations établies par la Convention contre la torture, à s’abstenir de promulguer des lois constitutionnelles qui rendent perpétuel l’état d’exception et à poursuivre et sanctionner les agents de l’Etat coupables d’actes de torture. (apic/misna/pr)

13 novembre 2003 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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