L'abbé Pascal Desthieux célèbrera la messe par zoom à la chapelle du vicariat de Genève, tous les mardis matin | Capture-écran
Suisse

Confinement à Genève: «Nous sommes plus tristes que désemparés»

Dès le 2 novembre 2020 à 19h, les nouvelles directives pour lutter contre le coronavirus impliquent l’arrêt des messes et des activités de catéchèse. L’abbé Pascal Desthieux, vicaire épiscopal pour le canton de Genève, comprend la décision et appelle à une solidarité sans faille avec la société.

«Nous sommes sous le choc, avec la désagréable impression de revivre le deuil des célébrations que nous avons connu au printemps», déplore l’abbé Pascal Desthieux. Cela pose question, indique-t-il, on ne parle pas ici de loisirs mais de pratiquer sa foi, un droit fondamental. «Cela dit, il faut être solidaire des efforts entrepris par les autorités et la société pour faire baisser les cas de contaminations. C’est la priorité!». Pour l’abbé Desthieux, il faut tout faire pour éviter de devoir trier les malades qui accèderaient aux soins intensifs.

Messes suspendues et funérailles autorisées

Les autorités soulignent que le canton fait face à une flambée de cas et d’hospitalisations dus à la covid-19. Les messes et autres manifestations religieuses accessibles au public sont donc suspendues aujourd’hui dès 19h et resteront en vigueur, sous réserve d’autres modifications, jusqu’au 29 novembre 2020. Font exception les cérémonies de mariage jusqu’à 5 personnes, en sus des personnes rattachées à l’office religieux, et les funérailles accessibles au public, jusqu’à 50 personnes, en sus des personnes rattachées à l’office religieux ou des entreprises funéraires.

Les messes sont suspendues et les funérailles autorisées, cela peut sembler paradoxal, reconnaît le vicaire épiscopal, «d’autant que nous avons des églises assez grandes pour célébrer dans les conditions de respect des normes sanitaires». Mais, c’est une des leçons du printemps, l’impossibilité de célébrer les funérailles a été si douleureuse pour les familles, qu’il n’était pas question de revivre cette situation.

Lieux de culte ouverts

Les lieux de culte peuvent rester ouverts, toutefois sans services religieux. Ces établissements sont tenus d’assurer le suivi de toutes les mesures de prévention prévues: désinfection au gel hydroalcoolique à l’entrée, port du masque, présence de cinq personnes maximum.

Dans le cadre de ces nouvelles contraintes, les activités de catéchèse, de formation et toute autre activité en présentiel sont également suspendues. Une réunion est prévue avec les agents pastoraux dans l’après-midi du 3 novembre pour faire le tour des services et activités encore possibles d’exercer dans les paroisses. Et les mesures à prendre, notamment dans le domaine du service aux plus pauvres. «Nous avons paré au plus pressé. Cette fois-ci, nous sommes plus tristes que désemparés».

Messes par zoom

Le vicaire épiscopal reprend les messes à distance en recommandant d’utiliser l’application Zoom. «C’est nettement préférable à une messe enregistrée sur Youtube. Ce n’est pas la panacée, mais cela permet toutefois une interaction avec les fidèles pour les lectures et les intentions de prière. Et on peut échanger quelques mots à l’issue de la célébration».

En attendant la fin du mois, ou de nouvelles directives, l’abbé Desthieux demande aux prêtres du canton de privilégier ce modus operandi. Il va célébrer une messe à la chapelle du vicariat le 3 novembre à 8h, comme tous les mardis. «C’est un essai, on va voir ce que ça donne, puis on affinera le cas échéant». Une décision qui découle également du bilan qui a été tiré du confinement du printemps.

Le vicariat donnera régulièrement des informations sur l’évolution de la situation sur son site internet. (cath.ch/bh)

L'abbé Pascal Desthieux célèbrera la messe par zoom à la chapelle du vicariat de Genève, tous les mardis matin | Capture-écran
2 novembre 2020 | 12:44
par Bernard Hallet
Temps de lecture: env. 2 min.
confinement (33), ECR (60), Genève (384), Pascal Desthieux (32)
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