La guerre civile a engagé la responsabilité des chrétiens
Congo Brazzaville : Les chefs religieux font acte de repentir
Brazzaville, 26 décembre 1999 (APIC) Chefs religieux catholiques, protestants, musulmans et bahaïs du Congo-Brazzaville ont fait acte de repentir et ont demandé pardon à leurs compatriotes pour les nombreux crimes commis par leurs fidèles respectifs. Il s’agit notamment des pillages, assassinats et viols perpétrés par leurs «frères en religion».
Depuis plus de deux ans le Congo-Brazzaville est secoué par une guerre civile qui a fait plusieurs milliers de victimes civiles et combattants, le plus souvent dans la totale indifférence des médias et de la communauté internationale.
Les leaders religieux ont organisé une cérémonie officielle présidée par le président Dénis Sassou Nguesso. Dans une déclaration faite à cette occasion, un représentant de l’Eglise a estimé qu’ils avaient la «responsabilité de l’éducation morale» des populations. Lorsque les gens se lèvent, prennent les armes et tuent, il y a une «responsabilité spirituelle de l’homme chrétien», a-t-il ajouté.
La cérémonie s’est déroulée à Brazzaville au moment où la capitale a retrouvé un semblant de calme, malgré la présence de militaires dans les rues. Les hostilités ont cessé dans la plupart du pays et les miliciens ont commencé à rendre leurs armes. Entre décembre 1998 et le mois d’août dernier, des dizaines de milliers de personnes ont été tuées dans des affrontements entre les belligérants. A la suite de ces troubles, huit cent mille personnes ont fui leurs foyers pour aller trouver refuge ailleurs, dans un pays qui compte trois millions d’habitants.
Depuis novembre 1992, la violence se déverse sur le pays, provoquant des dégâts et des destructions, déchirant le tissu économique et social, a reconnu le président Sassou Nguesso. (apic/ibc/mp)