Victime d’un malaise trois semaines après son retour d’exil forcé
Congo: Décès de Mgr Emmanuel Kataliko, archevêque de Bukavu
Bukavu, 4 octobre 2000 (APIC) Mgr Emmanuel Kataliko, archevêque de Bukavu, est décédé dans la nuit du mardi 3 au mercredi 4 octobre, à Rome. Il avait été déporté par le Rassemblement congolais pour la démocratie (RCD) en février dernier, empêché par les rebelles pro-rwandais de retourner dans son diocèse. Mgr Kataliko n’avait pu regagné Bukavu que le 14 septembre, après un exil forcé à Butembo, dans l’ouest du Congo.
Mgr Emmanuel Kataliko, archevêque de Bukavu, est décédé dans la nuit de mardi à mercredi, dans un hôpital près de Rome. Il a succombé à un malaise, malgré l’intervention des médecins. Le prélat, âgé de 68 ans, était en Italie pour participer, en sa qualité de vice-président de la Conférence épiscopale de l’ex-Zaïre, à la réunion du Symposium des Conférences épiscopales d’Afrique et de Madagascar (SCEAM).
Sept mois d’exil forcé
L’archevêque de Bukavu a été déporté par le RCD en février dernier sous l’accusation d’incitation à la haine ethnique contre la population d’origine tutsie et d’incitation à la révolte contre l’occupation étrangère. L’est de l’ex-Zaïre, occupé par des unités des armées rwandaise, ougandaise et burundaise, est soumis à un pillage et à une répression systématiques, dénoncent les milieux d’Eglise sur place. Les rebelles du RCD, en déportant Mgr Emmanuel Kataliko, voulaient faire taire une voix dérangeante qui a dénoncé à plusieurs reprises les maux dont souffrent la région, notamment l’occupation étrangère relayée par des factions locales.
Le 14 septembre, les cloches de Bukavu, dans le Sud-Kivu, ont sonné à tout va pour célébrer le retour de l’archevêque après sept mois et deux jours d’exil forcé à Butembo, dans le Nord-Kivu. Le 12 février dernier, les autorités du RCD-Goma (aux ordres de Kigali et dirigé par Emile Ilunga et Jean-Pierre Ondekane, qui contrôlent le Sud-Kivu), avaient interdit à l’archevêque de regagner Bukavu.
De nombreuses voix de la communauté internationale, dont celle du pape Jean Paul II, s’étaient élevées depuis pour faire pression en faveur de son retour dans son archidiocèse. Mgr Kataliko n’avait été averti que le matin même qu’il pouvait rentrer chez lui. A son arrivée à Bukavu, il était accompagné de l’évêque de Butembo. Il s’est rendu à la cathédrale sous forte escorte, en compagnie du gouverneur de Bukavu. (apic/misna/bia/fides/be/fm)