Pauvreté du pays et irresponsabilité des parents en cause

Congo: Des enfants de 7 à 15 ans travaillent dans les rues de Kinshasa

Kinshasa, 8 juin 2009 (Apic) A Kinshasa, capitale de la République démocratique du Congo, les petits services dans la rue ou dans beaucoup de foyers sont souvent rendus par des enfants dont l’âge varie entre 7à 15 ans. A cause de la pauvreté de leurs parents ou de leur irresponsabilité.

Ce malheureux constat des habitants de Kinshasa a été exprimé devant la représentante de l’agence de presse Dia juste avant la semaine précédent les deux journées internationales sur les enfants, les 12 et 16 juin. Le 12 juin est la «Journée internationale contre le travail des enfants» et le 16, la «Journée internationale de l’enfant africain». Parents et enfants se sont exprimés à l’agence, alors que le ministère du travail est encore en pleine préparation de la célébration de ces deux journées.

Il y a bien une loi interdisant le travail des enfants, mais elle n’est pas appliquée dans les pays pauvres, a déclaré un adulte révolté par ces dérives. «L’enfant a droit à l’éducation, à la santé, à l’alimentation, au repos et aux loisirs, tout ceci contribue à la bonne croissance de l’enfant, mais je n’arrive pas à remplir mon devoir de père vis-à-vis de mes enfants parce que je ne n’en ai pas les moyens» a reconnu ce père soucieux de voir ses enfants vivre dans des bonnes conditions. «Depuis que je n’ai plus de travail, tous mes enfants ont appris à ’se débrouiller’, même le plus petit d’entre eux qui a à peine 10 ans. Ils arrivent à payer leurs études, à se vêtir, et quelques-uns contribuent même à nourrir la famille» conclut cet homme visiblement dépassé par les événements.

Le même son de cloche a été émis chez les «petits débrouillards». Paul, orphelin de père et de mère, habitant chez son oncle paternel, fonctionnaire de l’Etat, s’est confié en déclarant aider les étudiants de l’unikin (Université de Kinshasa) à faire de petits ménages (vaisselles, lessives, etc.). Après chaque service, il a droit à un petit rien qu’il économise pour enfin payer ses études. «Je profite de travailler l’avant midi et les après midi je vais à l’école parce que je ne veux pas rester illettré ni analphabète», a ajouté ce jeune enfant de 14 ans. Par contre, son ami Fiston qui a 13 ans n’étudie pas, il travaille tous les jours jusqu’au soir parce que cet argent nourrit sa famille, une fois remis à sa mère. «Ma mère se débrouille à vendre les maniocs bouillis au coin de la maison mais le revenu ne comble pas nos besoins», déclare ce jeune travailleur.

«Le seul moyen d’investir dans les droits de nos enfants, c’est de les éduquer, les instruire, pour que ce pays ait un avenir radieux», a indiqué un jeune parent trentenaire. En tant que père, je me donne corps et âme pour remplir mon devoir, je suis maçon et père de 4 enfants. «Pour moi, a-t-il ajouté, l’Etat doit chercher la solution à ces problèmes, surtout celui de l’éducation, car la jeunesse est l’avenir, et le manque d’éducation est un risque pour notre pays qui risque de freiner le développement du pays». (apic/dia/js)

8 juin 2009 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 2  min.
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