Congo: Les autorités congolaises ferment le petit séminaire de Brazzaville

Chasse à l’homme et «petit génocide»

Brazzaville, 25 janvier 1999 (APIC) Les autorités congolaises ont ordonné la fermeture et l’évacuation des élèves du petit séminaire du quartier de Kinsundi, au sud de Brazzaville, sous l’accusation d’abriter des membres des milices «Ninjas» fidèles à l’ancien Premier ministre Bernard Kolélas. Les carmélites et les postulants des spiritains ont également été contraints d’abandonner le quartier, l’armée passant au crible les maisons à la recherche de supposés «ninjas», annonce lundi l’agence vaticane FIDES.

Tous les étudiants du petit séminaire ont été contraints à évacuer parce que l’armée du président autoproclamé Denis Sassou-Nguesso – appuyée par des troupes angolaises et tchadiennes – affirme que l’institution religieuse offre l’hospitalité à des miliciens armés. Les autorités ecclésiastiques ont élevé une vive protestation face aux agissements des troupes gouvernementales.

Dans son dernier numéro, l’hebdomadaire protestant «Réforme» à Paris n’hésite pas à poser une question cruciale à propos des massacres qui ensanglantent le Congo: «Y a-t-il de petits génocides?». A la mi-janvier, l’hebdomadaire «Témoignage chrétien» parlait lui aussi de génocide et dénonçait le silence de la communauté internationale

On prête à Sassou-Nguesso, écrit «Réforme», d’être à l’origine d’un «programme macabre» de «nivellement démographique», c’est-à-dire des massacres visant en particulier les populations civiles de la région du «Pool», au sud-ouest de Brazzaville, fief de Bernard Kolélas.

Les populations du Pool dans le collimateur

Les prétendues menées des milices «Ninjas» – tout comme celles des «Cobras», les milices pro-Sassou – ne seraient finalement rien d’autre qu’un montage permettant à se livrer à des tueries visant les gens du Pool. «Il s’agit donc clairement d’une tentative d’élimination de l’ethnie des Larris, qui vit dans cette région». Les témoins rapportent que les hommes et les femmes sont séparés, et les jeunes hommes éliminés. Les combats qui ont repris depuis plusieurs mois ont déjà fait des milliers de morts, notamment à Bacongo et à Makélékélé (quartiers sud de Brazzaville, où vivent des réfugiés du Pool) et à Nkayi, à 300 kilomètres de Brazzaville. (apic/fides/réf/tc/be)

25 janvier 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 1  min.
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