Malaise à élucider

Congo: Les Eglises du Congo exclues du dialogue national

Brazzaville, le 24 avril 2001 (APIC) Les Eglises chrétiennes sont tenues à l’écart du dialogue national ouvert après la cessation des hostilités entre la rébellion et les forces gouvernementales, signée le 29 décembre 1999. Elles cherchent à savoir pourquoi les communautés ecclésiales sont tantôt aimées et tantôt incomprise par le pouvoir en place.

Après cinq guerres qui ont déchiré les Congolais de 1993 à 1999, la tenue d’un dialogue national sans exclusive, avec les protagonistes de la guerre, la classe politique, les Eglises et la société civile, a divisé la classe politique. Le Conseil œcuménique des Eglises chrétiennes du Congo (COECC), qui rassemble les Eglises catholique, évangélique, salutiste, orthodoxe et luthérienne, s’était prononcé en faveur d’un dialogue rassemblant tous les Congolais, à l’intérieur comme à l’extérieur du pays.

Les forces politiques et la société civile ont abouti à l’organisation, du 17 mars au 14 avril 2001, à Brazzaville, d’un forum, placé sous l’égide du médiateur international dans la crise congolaise. Omar Bongo, président de la République gabonaise, a examiné le projet de la nouvelle Constitution et le texte de la Convention nationale qui est un code de conduite pour tous les acteurs de la vie politique nationale.

Prés de 1’600 personnes des partis politiques, des représentants de la société civile, des chefs traditionnels et une partie de l’opposition en exil ont pris part à ce forum. Seules les Eglises n’y ont pas été conviées. Cette mise à l’écart d’un dialogue que les Eglises avaient appelé de tous leurs vœux ont suscité de vives réactions de la part de responsables religieux.

Mgr Barthélémy Batantou, de l’Eglise catholique, président en exercice du COECC, a déploré que les Eglises ne soient pas acceptées comme partenaires de la discussion et de la réconciliation. Le prélat s’exprimait ainsi le 25 mars dernier, devant des milliers de fidèles venus participer à la célébration œcuménique marquant la fin de son épiscopat à la tête de l’archevêché de Brazzaville.

Eglises tantôt aimées, tantôt incomprises

Les responsables d’Eglise, tout comme les fidèles, s’interrogent sur l’attitude du pouvoir en place lorsqu’on sait que toute la semaine précédant la tenue de ce dialogue, les Eglises ont été invitées par le pouvoir à intercéder en faveur de la réussite du dialogue.

Le ministre de l’intérieur qui prenait part le 1er avril dernier a` la cérémonie de prise de fonction du nouvel archevêque de Brazzaville, Mgr Anatole Milandou, avait souligné que «le gouvernement considérait le Conseil œcuménique comme un grand partenaire social dans la résolution des problèmes du pays». Le pasteur Alphonse Mbama, président de l’Eglise évangélique du Congo qui avait pris la parole à cette même occasion au nom du COECC a réagi en ces termes: «En cette période, l’Eglise est tantôt aimée, tantôt incomprise». Le Père Bernard Diafouka, de l’Eglise orthodoxe, pense que «nous devons tout faire pour rencontrer le chef de l’Etat et tirer au clair cette situation que nous n’arrivons pas à comprendre». (apic/eni/mjp)

24 avril 2001 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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