Coopération missionnaire Sud-Sud

Congo: Les premiers missionnaires africains se sont installés à Hong Kong

Hongkong, 12 décembre 2004 (Apic) Le diocèse catholique de Hongkong, en Chine, accueille ses premiers missionnaires originaires d’Afrique noire. Il s’agit de deux Congolais et d’un Nigérian, membres de la congrégation du Coeur Immaculé de Marie ou Cicm (Pères de Scheut). Une coopération missionnaire Sud-Sud, en quelque sorte.

Dans sa dernière livraison, «Eglises d’Asie», l’agence d’information des Missions étrangères de Paris (MEP), rapporte que trois séminaristes, l’un du Nigeria, Cyriacus Odunukwe, et deux du Congo/Kinshasa, Francis Mfesao et Jean-Sylvestre Mbuela, viennent de s’installer à Hongkong où ils se sont mis à l’étude du cantonais. Tous les trois missionnaires sont âgés d’une trentaine d’années. Ils ont terminé leurs études de théologie, commençant leur stage de préparation au diaconat qui précède l’ordination sacerdotale.

Des Africains s’immergent dans la société chinoise

Ce stage consiste en deux années d’études de la langue et une année d’expérience pastorale dans une paroisse chinoise ou une école, explique le Père Eugene Arco, supérieur local de la congrégation des Pères de Scheut. Ce dernier estime que l’arrivée de jeunes missionnaires venus de l’étranger est indispensable. En 1997, sa congrégation a envoyé deux de ses membres à Taiwan, un autre a été rappelé aux Philippines et deux autres jeunes sont partis en mission pour une nouvelle fondation en 2002.

«Il nous faut combler ces vides et faire que notre communauté de Hongkong soit davantage internationale», a souhaité le religieux. Francis Mfesao et Jean-Sylvestre Mbuela viennent juste de commencer leur stage en paroisse pour s’immerger dans la société chinoise. Ils seront ordonnés diacres vers la fin de l’année 2005.

Le Nigérian Cyriacus Odunukwe, à Hongkong depuis dix mois, se consacre à l’étude de la langue. «C’est notre foi en Dieu qui nous donne le courage de surmonter les difficultés de la langue, affirment les trois séminaristes qui apprécient la surprise manifestée par certains Hongkongais étonnés d’entendre des étrangers s’adresser à eux en cantonais et non en anglais.»

Avant de pouvoir convenablement prêcher le dimanche en paroisse, les futurs prêtres ajoutent qu’il leur faudra encore du temps pour se familiariser avec la culture, les coutumes et la langue. Un quatrième séminariste africain doit bientôt les rejoindre. Il est originaire du Congo- Kinshasa et étudie actuellement aux Philippines où il perfectionne son anglais.

Les Chinois partent aussi en mission en Afrique

Pour Jessica Ho Oi-Chu, membre du bureau exécutif de l’Association catholique hongkongaise des laïcs missionnaires, l’arrivée de missionnaires africains revêt une signification particulière. Cette chrétienne catholique a servi en Tanzanie, étant l’une des deux premières missionnaires laïques de Hongkong à être envoyées à l’étranger. «Je pense que nos catholiques hongkongais seront contents de connaître la culture des missionnaires africains et vice versa», estime-t-elle.

L’Association, fondée en 1988, a envoyé un total de neuf missionnaires laïques au Cambodge et en Afrique, au Kenya, dans l’Ile Maurice, au Zimbabwe et en Tanzanie. Un de ses membres est Stéphanie Chan. Cette chrétienne est partie en juillet 2004 au Kenya où elle enseigne et fait office d’assistante pastorale dans une école catholique pour enfants orphelins de parents victimes du sida.

«Plus nos catholiques connaîtront l’Afrique par nos missions et le récit que nous en faisons, plus ils seront prêts à accepter des missionnaires venus d’Afrique», explique Jessica Ho pour qui la présence de ces jeunes missionnaires à Hongkong est le signe visible de l’universalité de l’Eglise.

Regarder au-delà de ses petits soucis

Leur présence pousse également «nos catholiques à regarder au-delà de leurs petits soucis, à ouvrir les yeux pour voir ce dont les autres Eglises ont besoin et à respecter la richesse de chaque culture», ajoute-t-elle, en rappelant les propos du Père Paul Kam Po-wai, 39 ans, le premier prêtre diocésain de Hongkong à avoir été envoyé en Afrique.

En mission en Tanzanie depuis août 2003 pour un apostolat de trois ans, le religieux avait déclaré, lors de son départ, qu’il espérait que son envoi en mission amènerait d’autres jeunes hongkongais à réfléchir à un possible appel à partir, eux aussi, servir à l’étranger.

La Congrégation du Coeur Immaculé de Marie a été fondée en 1862 par des prêtres diocésains belges qui souhaitaient partir en mission en Chine. Pendant de nombreuses années, tous les membres de cet institut ont été des Belges ou des Hollandais.

En 1950, d’autres nationalités ont rejoint la Congrégation, des vocations nées en majorité dans les pays où les Pères travaillaient depuis longtemps. Des membres africains de la congrégation, dont des Congolais, servent non seulement à Hongkong mais aussi au Japon, en Mongolie, aux Philippines et à Taiwan. (apic/eda/be)

12 décembre 2004 | 00:00
par webmaster@kath.ch
Temps de lecture : env. 3  min.
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