Congo RDC: A Songololo, des officiers «envoûtés» ordonnent de fusiller les sorciers

Retour aux exactions du temps de Mobutu

Songololo/Kinshasa, 25 juillet 1999 (APIC) Les soldats du président congolais Laurent-Désiré Kabila – accueillis en sauveurs il y a seulement deux ans – se comportent en maints endroits de la République démocratique du Congo de la même façon qu’en son temps la soldatesque de Mobutu. L’agence catholique DIA à Kinshasa rapporte que sous le prétexte qu’ils les envoûtent, des officiers ont ainsi entamé la «chasse aux sorciers», qu’ils font fusiller sans autre forme de procès.

A Songololo, une région qui a une longue frontière avec l’Angola, les Forces spéciales d’intervention rapide (FSIR) se sont rapidement transformées en forces de répression d’une population plus qu’accueillante et qui considérait Kabila comme un possible sauveur, selon l’agence DIA qui cite le journal «La Cité Africaine» (n° 525).

De paisibles citoyens exécutés sans jugement

Ainsi, rien ne va plus dans le territoire de Songololo où à la marginalisation mobutienne a succédé un nouveau fléau tout aussi nuisible qui s’appelle FSIR: «Des abus intolérables sont commis chaque jour par ces forces, poussant de plus en plus la population à la révolte. Avec des détails précis, notre correspondant cite les vols à main armée, les viols et d’autres brimades dont une des plus graves reste certainement la chasse aux sorciers. Sous le prétexte qu’ils les envoûtent, des officiers de ces forces font la ronde des villages et enlèvent des paisibles citoyens censés être des sorciers. Et aussi incroyable que cela puisse paraître, ces gens sont fusillés sans aucun jugement.»

Le journal rapporte que ces exactions se commettent au vu et au su de toutes les autorités du district, de la province et du territoire, sans curieusement aucune réaction de leur part. Aussi la population qui se sent abandonnée envisage-t-elle d’autres formes de défense. Celles-ci pourraient aller jusqu’à la révolte, ce qui ne ferait qu’aggraver les choses. (apic/dia/be)

25 juillet 1999 | 00:00
par webmaster@kath.ch
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