Congo RDC: La problématique intégration des pygmées
Ils sont considérés comme des «sous-hommes»
Kinshasa, 28 août 2007 (Apic) La Croix-Rouge de la République Démocratique du Congo (RDC), section Equateur, a organisé un atelier de réflexion sur le thème de l’intégration des pygmées. Par ailleurs les exactions et tueries de civils dans l’Est du pays se poursuivent, engendrant de nouveaux flux de réfugiés. L’ONU a lancé un appel.
Au Congo RDC, on tente d’intégrer la population pygmée, marginalisée et dénigrée. Selon un membre de la communauté des pygmées «batswa», les pygmées n’ont pas le droit de participer aux élections et ne peuvent même pas déclarer leur naissance à l’Etat-civil. Ils ont été dépossédés de leurs terres et de leur économie qui reposait sur les forêts. Les pygmées survivent en mendiant et sont souvent exploités par d’autres groupes ethniques. Ils ne savent ni lire ni écrire. La plupart des «batswa» sont considérés comme des sous-hommes, a expliqué ce membre de la communauté des pygmées «batswa». Face à la discrimination permanente, le peuple pygmée de Mbandaka se dit oublié, aussi bien par les compatriotes congolais que par les gouvernants, d’où ses demandes en désespoir de cause à la Croix-Rouge locale, à Mbandaka.
Toutefois, ils se réjouissent du succès de la scolarisation menée avec le concours de l’Unesco. Quatre mille enfants pygmées ont terminé l’année scolaire 2006(/2007) sur 12.000 enregistrés. Ce succès est nuancé par l’avis de beaucoup de personnes habitant la même ville. Selon ces citadins, évoquant le problème de la malpropreté, il est difficile de cohabiter avec les pygmées. «Nous les tolérons à partir du moment où nous les utilisons comme domestiques par exemple», disent-ils. D’autres personnes parlent carrément d’un sacrilège, en cohabitant avec un pygmée. Malgré ce rejet, les pygmées de Mbandaka, ne perdent pas espoir. Ils sont confiants en l’avenir du fait qu’ils bénéficient de l’apport significatif de la Croix-Rouge. Cette dernière les insère dans ses structures comme bénévoles.
Par ailleurs la situation de troubles dans l’Est du Congo continue de générer des flux de réfugiés énormes et l’ONU a tiré la sonnette d’alarme. Rien que cette année, plus de 160’000 personnes ont dû fuir leurs maisons dans la région du Nord Kivu. Selon les agences de l’ONU et les ONG, 280’000 nouveaux réfugiés seront comptabilisés d’ici la fin de l’année 2007. Les exactions, qui sont aussi bien le fait de troupes congolaises dissidentes que de rebelles Rwandais, se traduisent par des attaques de villages par des groupes armés indistincts, qui pillent, violent et tuent la population. (apic/dia/bbcnews/vb)