Congo RDC : L’Eglise catholique suspend sa participation au dialogue politique national

L’Eglise catholique de la République Démocratique du Congo (RDC) a décidé de suspendre sa participation au dialogue politique national, ouvert le 1er septembre dans le pays, à la suite des violents affrontements qui ont fait au moins une cinquantaine de 50 morts et 77 blessés à Kinshasa les 19 et 20 septembre 2016.

Les chefs des autres confessions religieuses – Eglise du Christ au Congo, Kimbanguistes,  Eglises du Réveil ainsi que la communauté islamique –  soutiennent par contre la poursuite du dialogue politique national.

Les manifestants réclament le départ du président Joseph Kabila

Selon l’Agence congolaise de presse (ACP, officielle),  ces troubles ont eu lieu en marge d’une manifestation de l’opposition, lundi 19 et mardi 20 septembre, à Kinshasa, la capitale, pour réclamer le départ du président Joseph Kabila. Les manifestants demandent une élection présidentielle avant la fin de l’année.

La Conférence épiscopale nationale du Congo (CENCO) a toujours plaidé pour un dialogue national avec  toutes «les forces vives» de la nation, estimant que c’est la «voie royale pour résoudre le problème démocratique du pays».  Or, le dialogue national qui s’est ouvert le 1er septembre est boycotté par un certain nombre de partis politiques de l’opposition. Le retrait de l’Eglise catholique de la table du dialogue est «un coup dur» pour les assises du dialogue, car il diminue encore son importance, note RFI (Radio France Internationale).

Coup dur pour les assises du dialogue

Interrogé par RFI, l’abbé Donatien Nshole, délégué de la CENCO au dialogue national, a souligné que les évêques ont été «interpellés par le sang de nos frères et sœurs qui a été versé pour le respect de la Constitution». Les évêques ont par conséquent jugé bon de suspendre leur participation au dialogue pour faire le deuil, mais aussi pour chercher un consensus plus large,  a-t-il fait remarquer.

«Les événements de ces derniers jours constituent un message fort, pour dire qu’une bonne partie de la population ne se sent pas concernée par le dialogue actuel», a-t-il poursuivi. Pour le Père Nshole, les populations ne sont pas des «ennemis, mais ce sont des frères, des compatriotes d’un Etat qu’ils doivent construire ensemble et non pas détruire».

La position de l’Eglise catholique contraste avec celle d’une partie de l’opposition et de la société civile qui exigent la tenue de la présidentielle en décembre 2016, conformément à la Constitution du pays. La CENCO lie reprise de sa participation aux travaux du dialogue à la signature d’un accord politique entre tous les acteurs du pays. (cath.ch-apic/rfi/ibc)

 

Joseph Kabila, président de la République démocratique du Congo, reste au pouvoir jusqu'en décembre 2017 | © Radio Okapi John Bompengo
23 septembre 2016 | 17:38
par Jacques Berset
Temps de lecture: env. 2 min.
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