Congo RDC : Un prêtre tué au Nord-Kivu dimanche après une messe

L’abbé Etienne Nsengiunva, 38 ans, curé de la paroisse de Kitchanga dans le Masisi, au Nord-Kivu, en République Démocratique du Congo (RDC) a été tué d’une balle dans la tête, dimanche 8 avril 2018, par des hommes armés, après une messe et le repas, a rapporté radio Okapi.

Le Père Nsengiunva venait de terminer une messe de baptême et de mariage, suivie d’un repas de partage, selon le témoignage de l’abbé Emmanuel Kapitula, vicaire de la paroisse. Celle-ci est située à 87 km de la ville de Goma, chef-lieu de la province. «C’est pendant le partage qu’un individu est entré dans la maison. Il a braqué l’arme sur le curé et il l’a tué. Ceux qui partageaient le repas avec lui n’en revenaient pas». Les Maï-Maï Nyatura, une milice armée qui contrôle Kitchanga, est suspectée d’être responsable de ce meurtre.

Le Kivu à nouveau secoué par les violences

Situé à l’est de la RDC, le Nord-Kivu, vaste province est secoué depuis fin 2016, par des affrontements sanglants entre différents groupes ethniques armés. Cette violence a fait un nombre indéterminé de morts et des déplacements massifs de populations civiles. L’Eglise catholique fortement présente dans la province est souvent prise pour cible par certaines factions armées. En janvier dernier, le président Joseph Kabila s’était inquiétait de la situation sécuritaire dans le Nord-Kivu, la qualifiant d’inquiétante.

Pour rétablir l’ordre, l’armée congolaise a lancé le 13 janvier, une offensive générale contre les groupes armés dans le grand nord de la province du Nord-Kivu, voisin de l’Ouganda. En décembre 2017, 15 casques bleus de l’ONU ont été tués dans cette zone, par des rebelles islamistes, les Forces démocratiques alliées (ADF). Retranchés au Nord-Kivu depuis 1995, ils sont aussi accusés d’avoir tué un millier de civils entre 2014 et 2016, dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu.

Un prêtre libéré

Le meurtre de l’abbé Nsengiunva a coïncidé avec la libération le même jour, d’un autre prêtre, l’abbé Célestin Nango, curé de la paroisse de Karambi, dans le diocèse de Goma. Il avait été enlevé dimanche 1er avril à Nyarukwangara, près de Kiwanja en territoire de Rutshuru, après avoir célébré une messe. Avant lui, le père Alain Bisema, curé de la paroisse saint-Robert, à Kinshasa, avait été enlevé le 3 février par des agents de la sécurité. Il a été libéré plus tard.

Plusieurs prêtres tués ou disparus en RDC

L’abbé Etienne Nsengiunva est le deuxième prêtre catholique tué en deux ans en RDC, après l’abbé Joseph Mulimbi Nguli assassiné en octobre 2016, par deux hommes armés cagoulés qui l’ont abattu  dans la maison familiale où il passait ses vacances. Vicaire de la paroisse Saint- Martin de la commune de Katuba, dans le sud-est de Lubumbashi, il était âgé de 52 ans.

Récemment encore, le 2 mars 2018, le corps sans vie du père Florent Tulanciedi, de la congrégation des Joséphites, a été retrouvé dans le Kasaï, au centre-ouest de la RDC. Cette mort a été considérée comme suspecte.

Outre ces cas d’enlèvements, l’Eglise catholique est toujours sans nouvelles de deux de ses prêtres, Mgrs Charles Kipasa et Jean-Pierre Akilimali, de la paroisse Marie, Reine des Anges, kidnappés en juillet 2017, ainsi que de celles des trois religieux de Mbau (territoire de Beni), enlevés depuis octobre 2014. (cath.ch/ibc/mp)

 

9 avril 2018 | 11:27
par Maurice Page
Temps de lecture: env. 2 min.
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