Lucerne: L’Action de Carême publie son premier rapport sur la durabilité
Contribution à la lutte contre le changement climatique
Lucerne, 10 septembre 2009 (Apic) L’Action de Carême à Lucerne publie pour la première fois son «rapport sur la durabilité» pour l’année 2008. L’ONG des catholiques suisses veut ainsi mesurer son impact économique, ses pratiques sociales et réduire son empreinte écologique. Le développement durable fait partie des valeurs fondamentales de l’Action de Carême (AdC), a rappelé jeudi à Lucerne Blanca Steinmann, du secteur Médias, Communication et Formation de l’AdC.
L’AdC, qui s’est inspirée, pour rédiger son rapport sur la durabilité, des directives de la Global Reporting Initiative (GRI) (*), rendra compte tous les deux ans de ses efforts en matière de développement durable. Les données récoltées à la centrale de Lucerne et aux secrétariats régionaux à Lausanne et Lugano, seront saisies et comparées chaque année, afin de savoir si les objectifs annuels ont été atteints. «L’Action de Carême aimerait ainsi renseigner de façon transparente sur les efforts qu’elle entreprend en matière écologique, économique et sociale», précise son directeur, Antonio Hautle.
Bien au-dessus des minimaux légaux en matière sociale
A l’heure actuelle, l’œuvre d’entraide des catholiques de Suisse emploie 46 collaborateurs et collaboratrices, soit 30 femmes et 16 hommes, pour 35 postes équivalents temps plein. En matière sociale, l’AdC mène une politique favorable à la famille, permettant l’emploi à temps partiel tant pour les hommes que pour les femmes. Elle est bien au-dessus des minimaux légaux en matière sociale. Elle garantit par exemple un congé maternité de 16 semaines pour les mères et pour les pères un congé parental en cas naissance de 3 semaines. Elle veille à l’égalité entre femmes et hommes, qui est fixée dans le règlement du personnel. En matière de formation continue, chaque collaborateur a la possibilité de suivre chaque année des cours payés par l’employeur. La communication entre les divers échelons hiérarchiques est encouragée et des entretiens avec le personnel sont organisés chaque année.
Outre son action en faveur des employés, l’AdC s’engage pour les droits humains lors de ses acquisitions de biens et de services, qui doivent correspondre aux standards du forum suisse pour le commerce équitable (Swiss Fairtrade). Ses investissements doivent satisfaire au règlement de placement qui prévoit des critères sociaux et environnementaux très clairs. Elle s’est associée à plusieurs organisations suisses pour promouvoir une politique nationale d’achats publics durables dans le cadre de la loi fédérale sur les marchés publics.
L’Action de Carême compense ses émissions de CO2 avec la Fondation myclimate
L’AdC est également très attentive à son empreinte écologique, en mesurant sa consommation d’électricité, de gaz et de pétrole, ainsi que sa consommation de papier. En 2008, elle a utilisé près de 21,7 millions d’équivalents feuilles de papier de format A4, dont l’essentiel provient de papier certifié FSC (Forest Stewardship Council – assurant que la forêt d’origine a été aménagée de façon responsable pour l’environnement et les communautés humaines qui en dépendent) ou de papier recyclé. Seuls 2,5% du papier utilisé par l’AdC est encore du papier non certifié FSC ou non recyclé.
Dans une organisation qui travaille avec des partenaires du Sud, les voyages en avion sont fréquents et ont un impact sur l’environnement non négligeable. Ainsi, les collaborateurs de l’organisation ont voyagé en avion en 2008 sur des trajets d’une longueur de 768’685 km. La production de CO2 due à ces voyages – c’est tout de même 178,398 tonnes ! – est compensée par une participation correspondante à la Fondation myclimate, qui finance des projets de protection du climat. Pour réduire les émissions de CO2, l’AdC encourage l’utilisation du train en Suisse (et en Europe, quand c’est possible) et paie à ses collaborateurs l’abonnement CFF demi tarif tous les deux ans. Avec son catalogue de mesures, qui concerne aussi les locaux (chauffage et isolation), l’ONG catholique veut apporter sa contribution à la lutte contre le changement climatique. Elle prévoit également de former son personnel aux méthodes permettant d’économiser l’électricité et le papier sur le lieu de travail.
Question de cohérence pour une œuvre d’entraide qui lance, avec d’autres ONG, notamment Pain pour le prochain, la pétition sur la «Justice climatique» en vue du sommet sur le climat de Copenhague. Sous l’égide de l’ONU, le sommet de Copenhague du 7 au 18 décembre vise à trouver un accord international pour donner suite au Protocole de Kyoto sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre, à l’origine du changement climatique qui frappe déjà les régions les plus pauvres de la planète. JB
(*) La Global Reporting Initiative (GRI) a été établie vers la fin 1997 avec comme mission de développer les directives applicables globalement pour rendre compte des performances économiques, environnementales et sociales, initialement pour des sociétés et par la suite pour n’importe quelle organisation gouvernementale, ou non gouvernementale. (apic/be)