Liberté de conscience bafouée depuis 1933
Corée du Sud: Mgr Pak Soh-hi demande l’amnistie pour les prisonniers politiques
Séoul, 7 août 1998 (APIC) A l’occasion du jour de la libération nationale de la Corée du Sud, célébré le 15 août, Mgr Ignatius Pak Soh-hi, évêque de Andong et président de la Commission Justice et Paix, a demandé la libération inconditionnelle de tous les prisonniers politiques. La demande a été faite dans une lettre adressée au président Kim Dae-jung et au ministre de la Justice Park Sang-che.
L’évêque se déclare convaincu dans la lettre que «la garantie de la liberté de conscience est essentielle pour la démocratie… Même si les prisonniers ne changent pas leurs opinions, le gouvernement devrait tolérer leurs convictions idéologiques».
Le ministre M. Park Sang-che a répondu qu’ils seraient libérés à condition qu’ils obéissent aux lois de la société civile. Il a promis une amnistie s’ils promettent de se conformer à la loi, plutôt que par la signature de la très controversée «lettre de conversion». Par cette dernière, les prisonniers devaient renoncer par écrit à l’idéologie et à la pratique communiste pour être libérés. Mgr Pak Soh-hi a déclaré: «c’est là un pas en avant, mais que la promesse ne constitue pas une condition préliminaire pour la libération».
Les prisonniers politiques détenus en Corée du Sud sont, selon des militants pour les droits de l’homme, au nombre de 650 dont 241 ne sont coupables d’aucuns crimes. 17 sont en prison depuis plus de 15 ans parce qu’ils n’ont pas voulu signer la «lettre de conversion». Les prisonniers sont en majorité des Nord-coréens, capturés en Corée du Sud. Les autres sont des Sud-coréens qui sympathisent avec la Corée du Nord.
Le système de la «lettre de conversion» est en vigueur depuis 1933, date de l’occupation japonaise. En effet, les Coréens arrêtés devaient signer une lettre de fidélité à l’Empereur du Japon. La forme de la lettre est restée, mais le contenu a été changé. Le
président Kim a déclaré cette méthode «’impraticable et anachronique. Même si une personne signe la lettre de conversion, on ne sait jamais ce qu’elle pense réellement». Le système de la «lettre de conversion» a aussi été critiqué par «Amnesty International» et par d’autres organisations parce qu’il est contraire au principe de la liberté de penser. (apic/fides/ab)